Parent d'élève
L’intersyndicale souhaite mobiliser les parents d’élèves contre la réforme des LP. Image : Getty

Une intersyndicale de la voie professionnelle composée de SUD éducation, du SNUEP-FSU, du SNEP-FSU, du SNETAA-FO, de la CGT Educ’action, du SNALC et de la CNT a publié le 18 février 2024 un courrier à destination des parents d’élèves afin de les mobiliser contre la réforme des lycées professionnels. Pour rappel, depuis septembre 2023, la réforme des LP est déployée progressivement.

Depuis la rentrée, plusieurs mesures sont déjà appliquées : allocation de PFMP, français et mathématiques en effectifs réduits, mise en place des bureaux des entreprises, gratification et augmentation des stages.

170 heures de cours perdues pour les élèves en classe de seconde

Cette dernière mesure est particulièrement visée par les syndicats. Pour eux, il s’agit d’un cadeau déguisé pour les entreprises. Si les lycéens toucheront bien une gratification de 100€ par semaine pendant leur stage, cette dernière sera en effet versée par l’État et non par les entreprises qui accueilleront les élèves. Ils dénoncent également une quantité énorme d’heures de cours perdues pour les lycéens. Ils estiment en classe de seconde, à 170 le nombre d’heures perdues. 140 pour les élèves en classe de première et 98 pour les élèves de terminale.

Interrogé sur VousNousIls.fr, Axel Benoist, co-secrétaire général du SNUEP-FSU et enseignant en lycée professionnel, déclarait le 1er février 2024, à propos de cette réforme : « On sort les élèves du lycée non pour qu’ils aillent se former, puisque ça ne comptera pas pour le diplôme, mais pour qu’ils aillent travailler. Ce n’est plus de l’école. On a des ministres qui retirent leurs enfants de l’école publique pour les mettre dans le privé afin qu’ils aient plus de cours, et dans le même temps on retire aux élèves des milieux les plus populaires du temps d’école. »

« Tous les élèves n’auront pas la même préparation aux épreuves prévues fin juin »

L’intersyndicale critique également les épreuves anticipées du bac professionnel qui se tiendront en mai. « Surprenant au vu du fiasco engendré pour le bac général en 2023 […] Pourquoi essayer de faire dans les lycées professionnels ce qui n’a pas marché dans les lycées généraux ? »

Enfin, les syndicats dénoncent les injustices liées aux parcours différenciés en Terminale. « Les élèves qui suivent le parcours « poursuite d’études » auront 6 semaines de cours en plus alors que les élèves qui suivent le parcours « insertion professionnelle » auront 6 semaines de stage à la place. Ainsi, tous les élèves n’auront pas la même préparation aux épreuves prévues fin juin » accusent les syndicats. Ils appellent la communauté éducative et les parents d’élèves à faire bloc pour rejeter cette « réforme injuste. »