Dans un communiqué publié le 26 février 2024, l’Académie de médecine tire la sonnette d’alarme sur l’enseignement des sciences au lycée et plus spécifiquement des SVT. L’académie dénonce entre autres le fait que les études de pharmacie soient désertées : « plus de 1100 places ont été vacantes en deuxième année de pharmacie en 2022 et 500 en 2023 ». Outre la réforme des études de santé, cette crise s’explique aussi pour l’Académie, par la réforme du lycée :  « il existe un appauvrissement systémique de l’enseignement des sciences en général et des SVT en particulier dans ce qu’elles ont d’expérimental depuis la réforme du collège en 2015, puis celle du lycée en 2019« . Par ailleurs, ‘une autre des causes de la désaffection des lycéens pour la filière santé, résulte de la réforme du baccalauréat en 2019, qui a fait disparaître les séries S, qui constituaient le principal vivier des étudiants des filières médecine et pharmacie.’

Pour ce qui est des Sciences de la Vie et de la Terre, David Boudeau, président de l’Association des Professeurs de Biologie et Géologie et Christophe Guégo, professeur agrégé à Cergy Paris Université et responsable d’un Master MEEF SVT, avaient exprimé leur craintes, dans l’entretien qu’ils nous avaient accordé le 1er avril 2022. Pour David Boudeau, la mise en place d’un choix de spécialités au lycée est néfaste. En effet, rejoignant l’analyse de l’académie de médecine, il note que « La spécialité SVT en 1ère est moins demandée par rapport à l’ancienne filière S. Or ajoute-t-il « Il n’est pas possible de rattraper les SVT aussi facilement dans le supérieur. Le choix de cette spécialité est fondamental si les élèves se destinent » à un parcours santé.

Christophe Guégo juge également de son côté que « La série S présentait l’avantage d’offrir un équilibre entre les trois grandes matières scientifiques (maths, physique-chimie et SVT)… Il propose donc de revenir à trois spécialités en classe de Terminale au lieu de deux.

Cours de SVT dans le tronc commun

Pour ce professeur de SVT, « Pas de SVT c’est accepter que demain il y aura moins de médecins, moins d’infirmiers et moins de pharmaciens » :

Pour ce professeur de physique-chimie, il était prévisible que la réforme du bac conduise à des résultats catastrophiques :

Cet autre professeur de SVT estime qu’il faut supprimer la réforme du lycée de 2019 et revenir à des cours de SVT dans le tronc commun de la filière scientifique :

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