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Alors que de plus en plus d’étudiants vivent l’expérience d’un semestre ou deux à l’étranger, l’épidémie de Covid-19 a considérablement compliqué l’organisation de ces mobilités internationales. Bien que la France ait conservé la plupart de ses accords avec les universités partenaires, de nombreux étudiants ont dû annuler ou reporter leur départ.

Mobilité entrante

La France est le 4ème pays d’accueil d’étudiants internationaux. Cette année, ses universités ont maintenu nombre de leurs accords, notamment ceux au sein de l’Europe, plus faciles à appréhender.

Depuis le 18 août dernier, la France a prévu d’accorder différents visas (long ou court séjour et visa « passeport talent ») aux étudiants et chercheurs d’universités étrangères. En fonction du pays d’origine, et avec un système de zones rouges et vertes, les candidatures se font selon des critères particuliers. Un test virologique avant le départ est également recommandé à tous les étudiants internationaux.

Le plan « Bienvenue en France » ayant vu le jour en 2018 dans le but de renforcer l’attractivité des universités françaises, continue également d’être appliqué. Ce plan, qui prévoit notamment des visas simplifiés et un meilleur accueil, est toutefois largement controversé à cause de l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants extra-européens. Ce marché des inscriptions est également perturbé par la crise sanitaire et menace l’économie des universités d’accueil.

Malgré ces mesures destinées à préserver les mobilités, CampusFrance enregistre une chute de 30% du nombre de visas délivrés, en comparaison avec l’an dernier. Une baisse qui ne touche pas les différents pays d’origine de manière égale : les étudiants africains, notamment, sont au rendez-vous des universités françaises (-17% pour l’Afrique subsaharienne et +2% pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient).

Mobilité sortante

L’an dernier, lors du confinement, nombre de jeunes français en études à l’étranger avaient dû plier bagage et rentrer rapidement en France. Les universités avaient alors mis en place des commissions d’aides pour leur rembourser une partie des frais engendrés.

Pour ceux qui devaient partir cette année, l’heure est aux précautions. Les universités françaises ont recommandé à leurs étudiants de reporter leur séjour à l’étranger au semestre prochain ou à l’année N+1, quand cela est possible.

Au premier semestre, beaucoup d’étudiants français ont vu leur pays d’accueil fermer ses frontières ou leur université d’accueil suspendre l’accord. D’autres ont décidé de ne pas partir en raison de la dégradation du contexte sanitaire de certains pays, des déplacements devenus trop compliqués ou de l’incertitude de la situation. Le risque étant notamment de devoir suivre des cours en ligne au sein même du pays d’accueil, depuis le logement étudiant et sans expériences extérieures.

Même au sein de l’Europe, et malgré le maintien de nombreux accords entre universités partenaires (qui constituaient par ailleurs une alternative aux accords hors-Europe), les mobilités ont été largement remises en cause. Ainsi, un étudiant sur deux a renoncé à son départ dans un pays européen, explique Marc Desmet, coordinateur du réseau des vice-présidents Relations internationales.

Un premier semestre chaotique, donc : pour le second, il s’agit de favoriser les séjours intra-européens et d’organiser les autres mobilités en fonction de la situation du pays d’accueil. A titre d’exemple, l’Australie et les Etats-Unis ont décidé de fermer leurs frontières aux étudiants internationaux.