Article publié le 13 décembre, mis à jour le 14 décembre à 10h30

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Interrogé sur la vaccination des enfants entre 5 et 11 ans, Jean Castex a estimé sur France Bleu Alsace ce samedi 11 décembre qu’il s’agit « d’une nécessité ». Il s’est justifié en se basant sur sa propre expérience : les enfants « sont des transmetteurs, j’en suis l’exemple vivant », a déclaré le chef du gouvernement. « C’est ma fille de 11 ans qui m’a donné le virus il y a quelques semaines. J’étais vacciné, donc je n’ai eu qu’une forme extrêmement légère, mais voilà. Donc oui, la vaccination des enfants est une nécessité ».

De son côté, le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale s’est dit « favorable » à la vaccination des moins de 11 ans dans un avis publié le 6 décembre : pour lui, « les indications de la vaccination des enfants âgés de 5 à 11 ans paraissent réunies » mais le Conseil a émis « quelques réserves » dans l’attente des données américaines, « possiblement fin décembre », sur « la balance bénéfice-risque » du vaccin chez les enfants.

Vaccination des enfants fragiles : dès ce mercredi

Quelques jours plus tôt, Jean Castex avait déjà pris la parole concernant la vaccination des enfants lors d’une conférence de presse aux côtés d’Olivier Véran. Il avait précisé qu’elle serait ouverte dès ce mercredi 15 décembre aux enfants de 5 à 11 ans exposés à des formes graves de Covid-19 tels que ceux qui souffrent d’obésité et d’anomalies cardiaques, respiratoires, de diabète. Une généralisation à tous les enfants de cette tranche d’âge sera mise en place « aux alentours du 20 décembre », avait précisé Olivier Véran qui a également promis que la vaccination se ferait « sur la base du volontariat » des parents.

Vacciner pour « réduire les fermetures de classes »

Ce lundi 13 décembre, Alain Fischer, président du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, a évoqué sur Télématin les diverses raisons de vacciner les enfants dès 5 ans. Pour le médecin, le vaccin chez l’enfant permet de « lutter contre les formes graves de Covid-19 », « d’éviter la fermeture des classes » et donc de éduire « l’absentéisme scolaire » mais aussi de « combattre la circulation générale du virus ». Il prévient « qu’aucune pénurie » de dose Pfizer pour les enfants n’est à redouter. La France dispose de plus de « 1.9 million » de doses selon le spécialiste.

A l’inverse, Christelle Gras-Le Guen, présidente de la société française de pédiatrie, estime que le bénéfice de la vaccination contre le Covid-19 chez les 5-11 ans sera « modeste compte tenu du poids de la maladie qui l’est aussi dans cette classe d’âge », confie-t-elle à FranceInfo. Pour la pédiatre, il faut avant tout « vacciner les adultes pour les protéger des formes graves ».

Le vaccin contre le Covid-19 dès 5 ans représente pour le gouvernement un moyen de lutter contre les contaminations à l’école, au plus haut depuis quelques semaines. Selon le dernier bilan sanitaire du ministère, 48 494 élèves ont été testés positifs au Covid-19, un record, et 45 structures scolaires ont été fermées. Uniquement des écoles. Pour la HAS, c’est à l’école primaire que « le taux d’incidence est le plus élevé », du fait de la vaccination des enfants âgés de 12 à 17 ans. Malgré ces chiffres en hausse, le ministre de l’Education nationale a jugé non nécessaire d’avancer ou de rallonger les vacances scolaires.

Le Premier ministre Jean Castex a confirmé mardi 14 décembre sur France Bleu Provence qur la fermeture des écoles à la rentrée des vacances de Noël n’était pas à l’ordre du jour. Il a ajouté que cette décision ne serait prise que si « la situation sanitaire était catastrophique. »

« Les écoles contribuent fortement à cette reprise épidémique »

En attendant, les mesures prises pour l’école actuellement sont jugées insuffisantes. Le passage au niveau 3 du protocole sanitaire, depuis le 9 décembre implique le port du masque en intérieur et en extérieur ou encore le brassage par classe à la cantine. Des mesures jugées trop « faibles » par rapport à la situation sanitaire actuelle, selon une intersyndicale. « Les écoles contribuent fortement à cette reprise épidémique » et les mesures annoncées, « qui n’en sont pas vraiment, nous inquiètent et génèrent une importante désorganisation dans les écoles », écrit-elle dans un communiqué publié le 10 décembre et adressé au Premier ministre. Elle cite notamment la gestion quotidienne des cas positifs à l’école – « extrêmement compliquée voire impossible » – ainsi que la logistique importante autour des tests pour la communauté éducative et les parents.

L’intersyndicale réclame, entre autres, des mesures urgentes pour « endiguer l’épidémie au sein des écoles, garantir la santé des élèves, des personnels et des familles, et installer des modalités de gestion de la situation qui permettent à l’école et à ses personnels de tenir ».