Jean-Michel Blanquer (capture d’écran Twitter France inter)

Dotations horaires, tests salivaires, vaccination des enseignants… le ministre de l’Education nationale s’exprimait mardi 2 mars au micro de France inter sur les sujets d’actualité liés à l’éducation.

Les suppressions de postes compensées par des heures supplémentaires

Jean-Michel Blanquer est notamment revenu sur la baisse des dotations horaires globales des établissements du second degré. Interpellé par un enseignant, qui dénonçait la diminution régulière, depuis 4 ans, des moyens horaires alloués à son établissement, le ministre s’est justifié par la priorité accordée au primaire. « Budgétairement, depuis 4 ans, c’est sur le 1er degré que j’ai mis le maximum d’augmentations, notamment en matière de postes, a-t-il reconnu. Ça peut sembler surprenant car il y a moins d’élèves dans le 1er degré chaque année. Tout simplement parce que la priorité aux savoirs fondamentaux et le rattrapage nécessaires pour le 1er degré se réalisent »

Toutefois, a poursuivi le ministre, ce n’est pas « au détriment du 2nd degré ». Même si « c’est exact de dire qu’il y a parfois des suppressions de postes, nous les compensons en heures supplémentaires ». 

Il y a quelques mois, la fédération SE-Unsa dénonçait pourtant le « seuil critique » atteint par les heures supplémentaires dans le second degré. Sur les réseaux sociaux, les enseignants ont également vivement réagi à ces propos.

1 700 étudiants recrutés pour faire passer les tests salivaires dans les écoles

La semaine dernière, moins de 10 000 tests salivaires ont été effectués dans les écoles, a indiqué le ministre, mais « ce que nous visons, c’est une montée en puissance progressive. Cette semaine, c’est entre 50 et 80 000 tests qui seront réalisés pour la zone qui vient de rentrer ». A la mi-mars, « nous serons à 300 000 tests hebdomadaires », a-t-il affirmé.

Contrairement à une information qui avait circulé en début de semaine, le ministre a confirmé que ces tests seraient bien menés par des personnels de santé, comme les infirmières scolaires, et non par des enseignants. De plus, a-t-il indiqué, « nous allons recruter 1 700 médiateurs, qui vont être des étudiants en médecine, en pharmacie, mais aussi dans d’autres domaines, de façon à aider les personnels mobilisés pour la réalisation de ces tests ».

Certains départements et académies ont d’ailleurs publié les fiches de recrutement pour ces médiateurs, comme à Montpellier ou dans les Landes.

Jean-Michel Blanquer a également précisé que réaliser des tests salivaires tous les 15 jours, comme le souhaite la maire de Paris Anne Hidalgo, ne serait « pas faisable pour tout le monde ». Mais « nous allons le faire dans un certain nombre de cas, notamment dans les zones où le virus circule beaucoup », a-t-il toutefois souligné.

Les enseignants vulnérables de plus de 50 ans vaccinables dès maintenant

Début janvier, le ministre plaidait pour une vaccination des enseignants « au mois de mars au plus tard ». Il s’est montré un peu plus prudent ce matin, n’avançant pas de date. « « N’oublions pas que le sujet de la vaccination est un sujet de déploiement progressif pour les personnes qui en ont le plus besoin. On a commencé par les personnes âgées et les personnes vulnérables. Avec Olivier Véran, nous en parlons régulièrement pour voir quand le moment va arriver », a-t-il expliqué.

« Comme nous le disions hier, les professeurs qui ont des vulnérabilités particulières de plus de 50 ans peuvent, et c’est le cas pour d’autres professions aujourd’hui, être vaccinés dès maintenant », a rappelé Jean-Michel Blanquer.

Une « perspective ambitieuse » pour le budget 2022

Le ministre a également été interrogé sur les arbitrages qu’il devait présenter le 3 février suite au Grenelle des enseignants.

« C’est évidemment au mois de mars que nous allons commencer à préciser un certain nombre de choses », a affirmé Jean-Michel Blanquer. Concernant la rémunération des enseignants, qui était l’un des ateliers du Grenelle, « il y a des augmentations qui ont déjà eu lieu. Je pense notamment à celle qui vient de tomber sur les bulletins de salaire de février, les 150 euros de prime informatique, a-t-il précisé. Mais aussi à la prime d’attractivité pour les plus jeunes, qu’ils verront sur leur bulletin de paye à partir du mois de mai. Ça signifie 100 euros de plus par mois, définitivement. Nous préparons le budget 2022, dans une perspective ambitieuse, ce qui va nous permettre de continuer ces revalorisations ».

Une explication qui n’a pas convaincu certains enseignants…

Quant aux profs docs, qui « pour toute une série de raisons », ne touchent pas la prime informatique, « c’est autour de 170 euros de supplément de prime qu’ils auront cette année dès 2021 » a promis Jean-Michel Blanquer.