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300 000 tests salivaires par semaine d’ici mi-mars : c’est l’objectif fixé par le ministre de l’Education nationale ce matin sur BFMtv pour les écoles. Depuis la semaine dernière, les tests salivaires sont en effet déployés dans les établissements scolaires pour contrer les contaminations d’élèves. Cependant, une notice transmise par l’Education nationale à un directeur d’école et dévoilée la semaine dernière par le Snuipp-FSU fait polémique. Elle stipulait notamment que les prélèvements salivaires seraient à effectuer par les personnels de l’école.

Les prélèvements réalisés « par les personnels de l’école »

« Votre école va faire l’objet d’une campagne de recueil salivaire dans la semaine du 1er mars », indiquait la note. Les prélèvements de salive « sont à faire par les personnels de l’école qui seront dotés d’équipement de protection individuels », détaillait-elle. « Autant que possible, une infirmière scolaire sera en appui de cette campagne ».

Dans un communiqué publié ce 27 février, le Snuipp-FSU a dénoncé « vigoureusement cette éventualité où les personnels des écoles seraient donc encore livrés à eux-mêmes pour prévenir la pandémie dans les écoles. Les enseignant-es ne sont ni des infirmier-es, ni des personnels de laboratoire ». De plus, cela pose « une multitude de questions comme celle de la gestion des autres élèves durant ce temps, qui s’avère être très long, sans accroître le brassage dans l’école », a-t-il poursuivi. Le syndicat a également déploré le « peu de considération » porté à l’école primaire par le ministre. Il a exigé que le ministère « mette fin aux possibles recours aux enseignant-es pour réaliser les tests » et qu’il diffuse « au plus vite dans les écoles un texte de cadrage clair sur le déroulé de cette campagne de dépistage ».

« Le ministère ne peut pas engager la responsabilité des enseignants »

La porte-parole du Snuipp-FSU, Guislaine David, affirmait la semaine dernière dans le Figaro que le cabinet du ministre lui avait bien confirmé, à propos des tests, que « les professeurs seront peut-être amenés à les effectuer, mais jamais obligés ». Ce serait donc sur la base du volontariat, mais « il va y avoir une pression sur les professeurs », déplorait-elle. « À la fois de l’institution, des parents. Les professeurs vont se sentir obligés de faire passer les tests ».

Interrogée ce matin sur France Info, elle a appelé « les enseignants à ne pas se substituer aux personnels de laboratoire ou aux personnels soignants ». Elle a rappelé qu’ « il y a un arrêté qui décrit le type de personnels qui sont habilités à faire passer ces tests et nous n’en faisons pas partie. Donc, le ministère ne peut pas engager la responsabilité des enseignants dans ces tests salivaires ». De plus, « quand nous sommes dans la classe, nous ne pouvons pas être à la fois dans la classe et à faire passer les tests salivaires » !

Lors d’un déplacement dans une école de Haute-Saône ce matin, Jean-Michel Blanquer a assuré qu’ « évidemment les tests sont réalisés par des personnels de santé ». Il a notamment cité « des personnels spécialisés » des agences sanitaires de santé et « des personnels de santé de l’éducation nationale », comme les infirmières scolaires.

« Urgence et improvisation la plus totale »

Du côté des parents et personnels, notamment ceux de la zone C qui effectuaient ce matin leur rentrée, on déplore le grand flou qui règne autour de l’organisation de cette campagne de dépistage dans les écoles.