Les Assises de la santé scolaire ont lieu ce mercredi 14 mai. Image: Getty

« Rassembler la communauté éducative autour de la question de la santé et du bien-être des élèves, en la plaçant au cœur des priorités de la politique éducative » : en mars dernier, la ministre de l’Education nationale Elisabeth Borne confirmait la tenue d’Assises de la santé scolaire ce 14 mai et annonçait le début des concertations. Selon le ministère, l’événement visait à « interroger la manière dont l’École se structure pour permettre de répondre aux enjeux concernant le bien-être des élèves, condition nécessaire à leur réussite scolaire ». A partir du 13 mars, les organisations syndicales des médecins, infirmiers, assistants de service social et psychologues de l’Education nationale ont donc été reçus au ministère, parallèlement au lancement d’une consultation des personnels éducatifs, des parents et des élèves. La restitution de ce travail préparatoire sera présentée au terme de cette journée du 14 mai.

Des mesures critiquées par les syndicats

Selon l’AEF, parmi les mesures envisagées par le ministère se trouvent la création d’un poste de PsyEN conseiller technique santé mentale au niveau départemental, ainsi que la mise en place d’un pôle « santé et bien-être » regroupant les conseillers techniques des quatre professions (médecin scolaire, infirmière, assistante sociale et PsyEN), sous la direction des DASEN. Des mesures accueillies froidement par les syndicats. Pour la Fnec FP-FO, avec la création du conseiller technique départemental PsyEN « les PsyEN EDA verraient leurs missions modifiées, car ils devront appliquer la politique départementale établie par le DASEN ». Pour eux, il s’agit d’une « mise au pas de ces personnels », mettant fin à « l’autonomie relative des PsyEN ». Par ailleurs, « à aucun moment il n’a été question de répondre aux demandes de PsyEN EDA en termes de création de postes, de conditions de travail ou de revalorisation salariale », souligne le syndicat.

De même, la création des pôles « santé et bien-être » fait craindre à la FSU que l’autonomie des personnels sociaux, infirmiers et PsyEN soit « fragilisée par l’encadrement médical du médecin conseiller technique du pôle ». Elle estime également que « ce projet signe l’abandon de toute ambition en formalisant une approche restrictive et médicalisante de la santé et des difficultés sociales, éducatives et scolaires ».

Focus sur la santé mentale

Selon le ministère, une « place particulière » était réservée à la santé mentale, « grande cause nationale 2025 », lors des concertations. La question est en effet « au cœur des échanges » de ces Assises.

L’importance de cette cause avait tristement été mise en lumière ce 24 avril, où un élève présentant des troubles psychiatriques avait poignardé plusieurs camarades dans un lycée de Nantes. Après le drame, le syndicat d’infirmières scolaires SNICS-FSU avait alerté sur la pénurie de personnels au sein des établissements, rappelant qu’il y avait aujourd’hui « une infirmière pour plus de 1 800 élèves et étudiants ». Le syndicat Unsa-Education avait également dressé un constat alarmant de la santé mentale des jeunes aujourd’hui, soulignant que « 15 % des adolescents sont à risque élevé de dépression ».