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«Mon investissement sans relâche au service de l’Education nationale ne trouve pas, ne trouve plus, de reconnaissance de mon institution et je suis épuisé». Un millier de directeurs d’école ont décidé d’envoyer ce mercredi 18 novembre la même lettre à leur ministre, Jean-Michel Blanquer. Ils souhaitent l’alerter sur la dégradation de leurs conditions de travail et dénoncent des décisions prises « toujours dans l’urgence », en particulier sur la crise sanitaire.

« Epuisé comme l’a été Christine Renon »

Cette action, baptisée « l’appel du 18 novembre », a été lancée par un groupe Facebook réunissant près de 3.800 directeurs d’école. Dans ce courrier de deux pages, ils se disent épuisés et prennent comme exemple leur ancienne collègue : « Epuisé comme l’a été Christine Renon. Epuisé de vivre les mêmes réalités qu’elle». Cette directrice de 58 ans avait mis fin à ses jours le 21 septembre 2019 dans le hall de son établissement scolaire. Deux jours avant son suicide, elle avait rédigé une lettre alarmante dans laquelle elle expliquait les motifs de son geste et détaillait son épuisement professionnel.

« Toujours dans l’urgence »

Dans leur courrier adressé au ministre de l’Education, les directeurs d’école pointent du doigt les « améliorations promises » à la suite de ce drame, mais qui « ne viennent pas ».
Ils listent également les difficultés éprouvées à cause du Covid-19 et affirment avoir été énormément mis à contribution depuis le début de la crise sanitaire : « Je l’ai fait avec du matériel et des applications Education Nationale ne fonctionnant souvent pas. Dans l’urgence. Toujours dans l’urgence. Sans anticipation possible puisque attendant vos consignes arrivant au dernier moment », écrivent-ils. Ils ont également mis en avant la promesse non tenue des masques transparents : ils devaient être fournis « aux enseignants de maternelle et d’élèves à besoins particuliers. Deux mois après, ces masques transparents le sont, très transparents, puisqu’ils ne sont toujours pas là. »

« Prouvez-nous votre sérieux par vos actes monsieur le Ministre »

Les auteurs de la lettre se disent également fatigués des « informations contradictoires » et réclament des « décisions réelles et fortes ». « Prouvez-nous votre sérieux par vos actes monsieur le Ministre, nous sommes épuisés de ce travail que nous menons encore une fois avec sérieux et conviction mais toujours dans l’urgence. », déplorent-ils.

Une prime de 450 euros qui deviendra « pérenne »

Ce lundi, le ministre de l’Education nationale a annoncé devant les organisations syndicales son plan de revalorisation du métier d’enseignant et de directeur d’école. Il a déclaré que dès le mois de mai 2021, le salaire des professeurs débutants augmentera de 100 euros nets par mois mais cette prime sera dégressive sur les quinze premières années de carrière. Jean-Michel Blanquer a enfin déclaré que 21 millions d’euros seront dédiés à financer les revalorisations des salaires de directeurs d’école. Une manière de pérenniser la prime exceptionnelle de 450 euros qui doit être versée en novembre.