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« La balance bénéfice-risque apparait à ce jour très en faveur du maintien de l’ouverture des écoles et des collectivités pour les enfants », en cas de 3e confinement, a estimé la Société française de pédiatrie sur son site. Dans un plaidoyer publié lundi, elle se mobilise « pour le maintien des écoles ouvertes ». 

Une augmentation des « idées noires ou gestes suicidaires » chez les enfants

En effet, indiquent les pédiatres dans ce plaidoyer, « la perspective d’un nouveau confinement avec fermeture des écoles, crèches, collectivités et milieux socio-éducatifs laisse craindre une aggravation des effets délétères indirects de la pandémie déjà objectivés par de nombreux pays sur la santé mentale et sociale des enfants ». Ils observent eux-mêmes dans leurs services, « depuis quelques semaines une augmentation sans précédent des consultations […] pour motifs psychiatriques tels qu’anxiété, idées noires ou gestes suicidaires », et craignent qu’une fermeture n’accentue le problème.

« Nous voyons une épidémie d’enfants et d’adolescents qui ne vont pas bien. C’est la santé des adultes de demain », a confirmé hier dans Le Monde la présidente du Groupe de pédiatrie générale sociale et environnementale.

Les enfants s’infectent surtout « au sein des cellules familiales »

De plus, pour les pédiatres, les bénéfices d’une fermeture des établissements « demeurent hypothétiques ». En effet, « d’innombrables études publiées dans des revues scientifiques de haut niveau, dans tous les pays et sur tous les continents, ont confirmé que les enfants de moins de 11 ans, non seulement présentaient beaucoup moins de formes graves, mais étaient aussi moins contaminés et beaucoup moins contaminants ».

Comme le répétait hier le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, ils estiment aussi que « l’immense majorité des enfants s’infecte au sein des cellules familiales et non pas dans les écoles et/ou les crèches ».

« Très faible contamination des enseignants » dans les écoles

En ce qui concerne le danger pour les professeurs, « les données du Ministère français de l’Education nationale confirment la très faible contamination des enseignants (0,09 à 0,18%) », affirme le plaidoyer. Et « en Suède où les crèches et les écoles sont restées ouvertes sans port du masque, on observe que les enseignants d’enfant âgés de 7-16 ans avaient deux fois moins de risque de COVID 19 que les adultes exerçant d’autres métiers ».Ce 22 janvier, les chiffres du ministère de l’Education nationale faisaient état de 1 586 personnels contaminés en une semaine.

Si rien n’a encore été tranché concernant la situation des écoles en cas de 3e confinement, Jean-Michel Blanquer a déclaré hier qu’aucune hypothèse n’était exclue. Il a indiqué qu’une fermeture des écoles n’était pas impossible, même s’il privilégiait « vraiment l’ouverture autant que possible ». L’hypothèse de l’allongement des vacances scolaires serait, pour lui, « un moindre mal », mais « encore faut-il démontrer que les vacances sont moins contaminantes que la période scolaire », a-t-il avancé.