Le ministre de l’Éducation lance ce jeudi 22 octobre un « Grenelle de l’éducation », visant à replacer davantage les professeurs « au centre de la société ». Il intervient au lendemain de l’hommage national à Samuel Paty, enseignant assassiné vendredi dernier devant son établissement scolaire à Conflans-Sainte-Honorine.

Réfléchir à une meilleure protection

Ce « Grenelle de l’éducation » avait déjà été annoncé fin août par Jean-Michel Blanquer. Il devra déboucher dans trois mois sur une revalorisation des salaires des enseignants, ou encore sur des mesures de protection supplémentaires. Mais depuis la mort de Samuel Paty, ce « Grenelle de l’éducation » a été revu pour mettre davantage en avant « le professeur au centre de la société ». 

« Aujourd’hui, il y a un sujet de protection des professeurs mais aussi de reconnaissance des professeurs. Cette question existait avant et nous devons lui apporter une réponse », a annoncé mercredi le ministre de l’Education lors de questions au gouvernement au Sénat.
La mort de Samuel Paty a ainsi conduit le ministère à réfléchir à une meilleure protection des enseignants : « le sursaut national doit nous conduire à considérer que le professeur est central dans notre société et que chacun d’entre nous dans notre vie de parent d’élève, de citoyen, doit respecter les professeurs et avoir des discours qui mettent le professeur au centre de notre société ».

Pour le ministre de l’Education, ce Grenelle « repose sur des mots-clés, celui de la reconnaissance financière, la coopération, c’est à dire le travail en équipe, la modernisation et la protection. »

« Reconnaissance du pays à tous les professeurs »

L’une des mesures importantes de ce « Grenelle de l’Education » : la revalorisation des salaires. Elle « touchera notamment les plus jeunes » mais pourrait aussi impacter « l’ensemble des professeurs », a précisé Jean-Michel Blanquer. Ces négociations salariales lancées avec les enseignants en janvier dernier ont été suspendues en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus.  

Pour répondre à cette promesse, le budget 2021 du ministère a été augmenté de 400 millions d’euros.

Au-delà de cette augmentation des salaires, « c’est la transformation de notre système, notamment pour des ressources humaines de proximité, autrement dit un système de l’éducation nationale beaucoup moins anonyme, beaucoup plus attaché à ce qui arrive à chaque professeur et à le suivre dans sa carrière, qui manifestera la reconnaissance du pays à tous les professeurs et au-delà de l’ensemble des mesures que nous prendrons », a ainsi annoncé le ministre de l’Education nationale.