Les élèves de 6e et 5e pourront être regroupés jusqu’à 10 semaines en classe entière en français et maths. Image : Getty

Alors que les personnels de direction de plusieurs académies avaient manifesté les 6 et 13 mars dernier contre le choc des savoirs, Gabriel Attal et Nicole Belloubet organisaient, ce 14 mars, une visioconférence pour tenter de répondre à leurs inquiétudes. Le Premier ministre et la ministre de l’Education nationale ont notamment apporté des précisions sur la mise en œuvre des groupes de niveau à la rentrée 2024.

Une « grande flexibilité » dans l’organisation des groupes de niveau

Les chefs d’établissements pointaient en effet du doigt une « cacophonie gouvernementale » autour de l’instauration des groupes de niveau, ce dont s’est défendu Gabriel Attal durant la visioconférence. Le Premier ministre, cité par la Provence, a ainsi estimé qu’avec Nicole Belloubet, « honnêtement on est assez raccord sur la mesure ».

Il a rappelé avoir « toujours indiqué qu’il y aurait la plus grande flexibilité dans ces groupes ». En effet, « l’autonomie des établissements et leur organisation propre leur permettront de déterminer quand, comment et selon quels critères les élèves pourront passer d’un groupe à un autre », a-t-il précisé, cité par l’AEF.

Une à 10 semaines par an en classe entière

Ces changements de groupe pourront s’effectuer lors de regroupements en classe entière au cours de l’année. La durée du temps en classe entière sur l’année sera de « une à dix semaines en fonction des établissements », a expliqué Nicole Belloubet, précisant que le modèle sera « à construire, établissement par établissement, avec le concours des équipes pédagogiques, des corps d’inspection ». Elle a indiqué que deux demi-journées seront banalisées au mois de juin pour permettre aux équipes de s’organiser.

Les textes officiels sur la mise en œuvre des groupes de niveau et du choc des savoirs devraient être publiés au Journal officiel du samedi 16 mars, et dans un Bulletin officiel spécial lundi 18 mars.

« Les langues rares vont disparaître »

Ces précisions n’ont toutefois pas eu l’air de rassurer les chefs d’établissements et les syndicats. Ils ont en particulier déploré le manque de moyens nécessaires à la mise en œuvre de la réforme. « Les TP [travaux pratiques] de sciences et les langues rares vont disparaître, nous n’aurons plus les moyens de les financer », a ainsi souligné un principal, cité par Les Echos.

Dans la Provence, Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, a également dénoncé « les délais peu raisonnables » de la publication des textes.