Les chefs d’établissements ont manifesté contre le choc des savoirs de Gabriel Attal à Bordeaux et à Poitiers. Image : Getty

Pour exprimer leur « ras-le-bol » et leur « épuisement » face aux réformes successives mises en place dans l’éducation ces dernières années, les chefs d’établissements de l’académie de Bordeaux se sont rassemblés ce 13 mars 2024 devant le rectorat. A l’appel d’une intersyndicale SNPDEN-Unsa/ID FO/Sgen-CFDT, ils protestaient notamment contre l’instauration du choc des savoirs et des groupes de niveau en collège à la rentrée 2024.

Une « cacophonie gouvernementale »

Dans Sud-Ouest, Xavier Yvart, proviseur et secrétaire académique du SNPDEN Unsa, se disait ainsi « extrêmement préoccupé par cette vision de l’école passéiste, qui porte en elle une forme de sélection des élèves, et un tri scolaire qui sera en fait un tri social ». De manière générale, il dénonçait la « gouvernance ministérielle faite d’ajustements permanents et de réformes qui n’en finissent plus de s’amender ». Devant l’AEF, il pointait également du doigt la « cacophonie gouvernementale » entourant la mise en œuvre des groupes de niveau, Gabriel Attal n’ayant pas confirmé les mesures d’assouplissement annoncées le 7 mars par la ministre de l’Education nationale Nicole Belloubet.

Christophe Bonnet, d’ID-FO, soulignait également que « les DGH pour la rentrée 2024 sont les mêmes que celles allouées à la rentrée 2023 pour la plupart des collèges. On a dû gratter partout, supprimer des options, des dispositifs, des dédoublements pour trouver des moyens pour ces groupes de niveaux », affirmait-il.

Les perdirs de Poitiers aussi mobilisés

Le 6 mars dernier, des chefs d’établissements ont également manifesté devant le rectorat de Poitiers, pour les mêmes raisons. Dans la Nouvelle République, Pierre Alix, secrétaire académique SNPDEN, accusait ainsi les groupes de niveau de créer « une ségrégation sociale au collège ».

De même pour Thierry Bocquillon, secrétaire académique ID-FO cité par le 7, selon qui tout le choc des savoirs voulu par Gabriel Attal est une « bêtise pédagogique ».