Le ministre de l’Éducation nationale souhaite créer « un choc de savoirs ». Pour cela, il a présenté ce mardi 5 décembre 2023 lors d’une conférence de presse une série de « mesures fortes » pour relever le niveau des élèves, jugé insuffisant. Des annonces qui interviennent peu de temps après la publication de la dernière étude PISA, menée auprès de 690 000 jeunes de 81 pays, qui sonde les performances des systèmes éducatifs. La France se classe 23e avec des résultats « parmi les plus bas jamais mesurés » dont une chute vertigineuse du niveau en mathématiques.

Pour Gabriel Attal, la priorité est ainsi de « remettre de l’exigence » à l’école, au collège et au lycée. Lors de sa prise de parole ce mardi depuis un collège parisien, le ministre est revenu sur le redoublement. Les parents n’auront plus le dernier mot : il reviendra aux professeurs de le valider ou non. « Dès le premier trimestre de l’année 2024, je publierai un décret qui rendra à l’équipe pédagogique, et non plus aux familles, le dernier mot s’agissant du redoublement de l’élève », a-t-il précisé.

Une nouvelle épreuve de bac en maths

Parmi les autres mesures annoncées, une nouvelle épreuve du bac en mathématiques et culture scientifique sera créée en première à partir de la rentrée 2025, et ce « pour l’ensemble de nos élèves ». Selon lui, il y a « urgence d’agir ». « Les mathématiques sont fondamentales, c’est un enjeu de souveraineté ». Le brevet des collèges sera, quant à lui, réformé pour renforcer son « exigence » et son obtention « conditionnera l’accès direct au lycée ». « Concrètement, l’élève qui échoue à ce brevet » ne redoublera pas pour refaire une année à l’identique, mais une année en « prépa lycée », a précisé le ministre, avant d’ajouter : « quand on échoue au brevet, cela signifie que l’on n’a pas le niveau pour rentrer au lycée. »

Des groupes de niveau dès la rentrée 2024

Des groupes de niveau seront par ailleurs mis en place au collège. Ils concerneront le français et les mathématiques et seront dédiés aux élèves de 6e et de 5e dès la rentrée 2024. Le dispositif s’étendra en 4e et en 3e à la rentrée 2025. Trois groupes, limités à 15 élèves chacun, seront ainsi créés par niveau (1, 2 et 3), le 1er correspondant au groupe dont les élèves ont le plus de difficultés. Gabriel Attal n’a pas manqué de préciser que « les élèves pourront changer de grouper s’ils progressent ».

Nouveaux programmes en primaire et développement d’une application basée sur l’IA

Le ministre est aussi revenu sur la refonte des programmes de primaire : « de nouveaux programmes s’appliqueront à l’école primaire, à commencer, dès septembre prochain, par les classes de la maternelle au CE2″, avec comme principes « la simplification » et « la clarification ». En ce qui concerne les CM1 et les CM2, de nouveaux programmes entreront également en vigueur à partir de la rentrée 2025. Le ministre souhaite mettre en place la « méthode Singapour » pour l’apprentissage des maths de la primaire au lycée. Cette méthode, à trois étapes, « vise à passer du « ‘concret’, à ‘l’imagé’, puis à ‘l’abstrait’, soit à l’utilisation de chiffres et de symboles », comme l’explique dans son article BFMTV.

Enfin, Gabriel Attal souhaite mettre à disposition des élèves de seconde une application française, intitulée MIA seconde, pour travailler les mathématiques et le français. L’application, basée sur l’intelligence artificielle, propose près de 20.000 exercices et sera accessible dès la rentrée 2024.

Ces annonces ont été étudiées depuis huit semaines par le ministre dans le cadre de la mission « Exigence des savoirs ». « Il y a des urgences à régler sans délai et je pense profondément que l’école en est une », a conclu le ministre de l’Education nationale avant de donner la parole à Carole Granjean, ministre déléguée chargée de l’enseignement professionnel.

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