Gabriel Attal est resté flou sur les mesures d’assouplissements annoncées par Nicole Belloubet. Image : Getty

La mise en œuvre des groupes de niveau au collège à la rentrée 2024 connaîtra-t-elle des assouplissements, comme l’avait laissé entendre Nicole Belloubet, le 7 mars dernier ? Interrogé sur France 5 le 8 mars, le Premier ministre Gabriel Attal est resté flou sur les aménagements annoncés par la ministre de l’Education nationale.

Les groupes de niveau bien mis en place à la rentrée prochaine

Lors d’une présentation à la presse des modalités de mise en œuvre des groupes de niveau jeudi 7 mars, Nicole Belloubet avait ainsi indiqué que les chefs d’établissements pourront, sous leur responsabilité, regrouper les élèves en classe entière en français et maths. Ces moments en classe entière se feront « par dérogation et pour des périodes limitées », avait-elle précisé, et permettront de « réexaminer la composition des groupes ».

Invité de C à vous sur France 5 le 8 mars, Gabriel Attal n’a pas confirmé les propos de la ministre de l’Education nationale. Se disant « extrêmement engagé » sur la question de l’école, il a confirmé que les groupes de niveau seront bien mis en place « à partir de la rentrée prochaine, en français et en mathématiques, en 6e et en 5e dans un premier temps ». Il a ainsi rappelé qu’il « y aura toujours des classes hétérogènes, avec des élèves de niveaux différents, mais sur le français et les mathématiques, sur l’intégralité des heures de la semaine, ils seront effectivement en groupes de niveau […], pour faire progresser tout le monde ».

Il a toutefois reconnu qu’au début de l’année, « il faut que les enseignants eux-mêmes puissent évaluer le niveau des élèves, pour dire dans quel groupe aller. Donc probablement qu’au mois de septembre, il y aura le groupe classe qui restera y compris sur le français et les mathématiques », ainsi qu’à la fin de l’année pour faire le bilan. Le Premier ministre n’a pas évoqué les regroupements par dérogation organisés sous la responsabilité des principaux. Il a toutefois indiqué vouloir « laisser de la souplesse aux établissements pour définir à quel moment un élève peut changer de groupe parce que son niveau a progressé ».

« Il faut sortir de ce collège uniforme »

Selon Gabriel Attal, « le problème c’est qu’on a un collège dont on voit dans toutes les évaluations qu’il ne réduit pas les écarts ». Pour lui, il faut « sortir de ce collège uniforme, qui ne s’adapte pas au niveau de chacun pour faire progresser tout le monde ». Il a également estimé que l’Education nationale était « un ministère où, quand vous portez un certain nombre de mesures nouvelles, vous trouvez assez vite beaucoup de monde face à vous pour vous dire que ce n’est pas possible ».

Sur Twitter, les syndicats ont réitéré leur opposition aux groupes de niveau tels que les veut Gabriel Attal.