Article publié le 8 décembre, mis à jour le 18

L’organisation en groupes de niveaux des cours de mathématiques et de français en 6ᵉ et en 5ᵉ sera supprimée en 2026 . Image : Getty

Depuis l’annonce de la mise en place des groupes de besoins à la rentrée 2024, la communauté éducative n’a eu de cesse de réclamer leur suppression. Mesure phare du Choc des savoirs instauré par Gabriel Attal à la rentrée 2024, le dispositif (anciennement appelé groupes de niveau) était régulièrement critiqué par les enseignants, les chefs d’établissements et les syndicats. Dans un communiqué publié le 4 décembre, le syndicat SNES-FSU se réjouissait donc d’annoncer une « évolution des textes » sur le caractère obligatoire des groupes de besoins.

« Parution en janvier »

« Lors du Conseil supérieur de l’Éducation (CSE) du 4 décembre 2025, le ministre s’est prononcé pour que les groupes de niveau ne soient plus obligatoires l’an prochain », affirmait ainsi le syndicat, précisant qu’ « un nouveau décret serait à l’étude pour parution en janvier ». Le ministère de l’Education nationale, de son côté, expliquait à l’AEF que, comme l’avait indiqué le ministre en CSE, une « réflexion était engagée sur l’évolution du caractère obligatoire des groupes de besoins, dans le but de répondre aux besoins des élèves de la façon la plus efficace possible ».

Mais le SNES-FSU avait à ce moment-là souligné qu’il « ne pouvait s’en contenter » : il réclamait une suppression totale des regroupements de niveau, ainsi que du Choc des savoirs, pour la rentrée 2026. En effet, il craignait un « nouveau renforcement de l’autonomie de l’établissement ; ce sont les collèges de l’éducation prioritaire ou assimilés qui risqueraient de conserver les groupes de niveau ».

« Moins de 20 % des collèges mettent en place les groupes de niveau »

Dans sa déclaration préalable au CSE du 4 décembre, le SNES-FSU avait rappelé que son enquête, dévoilée mi-novembre 2025 et menée « auprès de plus de 1 400 collèges, révèle que moins de 20 % des collèges mettent en place les groupes de niveau dans leur version réglementaire ». Il soulignait également que, dans son rapport publié mi-juin 2025, l’Inspection générale évoquait « une ‘dérive des continents’, dont les effets sont cruels pour les élèves les plus fragiles scolairement, pour celles et ceux de l’école inclusive, pour les élèves des SEGPA et de l’Éducation prioritaire ».

Le syndicat demandait donc au ministre de mettre fin à « cette ségrégation de la jeunesse », une formule souvent employée par les syndicats et enseignants au sujet des groupes de niveau.

Les groupes de besoin seront facultatifs

Dans un article publié par Le Monde ce jeudi 18 décembre, on apprend que la suppression des groupes de besoin se confirme. Le quotidien indique ainsi que le ministre de l’Education nationale Edouard Geffray « a présenté mercredi aux organisations syndicales deux textes abrogeant le caractère obligatoire de l’organisation en groupes des cours de mathématiques et de français en 6ᵉ et en 5ᵉ. » Le caractère obligatoire de ces groupes de besoin disparaît donc, et ils seront simplement facultatifs.

« Les nouveaux textes sur le collège doivent encore être discutés et votés en CSE et publiés » tempère Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, syndicat majoritaire du second degré.

Dans un communiqué publié ce jeudi 18 décembre en effet, le syndicat indique que des points des textes en préparation posent question. En particulier sur la réattribution des moyens alloués aux groupes de besoin, aussi bien en termes de redéploiement de personnels que d’heures. Le SNES-FSU promet d’être vigilant pour que ces moyens supplémentaires, une fois les groupes supprimés, ne le soient pas avec eux. Le syndicat se dit néanmoins « heureux d’annoncer la fin des groupes de niveau obligatoires en collège. »