
Selon une enquête du SNES (syndicat national de l’enseignement secondaire) dévoilée par Franceinfo ce lundi 17 novembre, on apprend que seulement 19% des établissements auraient mis en application les groupes de niveaux. Il s’agirait donc d’un recul de 7 points par rapport à l’année précédente.
Fin 2023, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale proposait une solution pour pallier la baisse du niveau général. Le ministre avait exprimé la volonté de créer des groupes de niveaux en français et en mathématiques. Cette mesure s’inscrivait alors dans un programme plus large initié par Gabriel Attal intitulé le « Choc des savoirs ». Cette initiative a rapidement été décriée par le corps enseignant ainsi que les chefs d’établissement qui dénonçaient une « cacophonie gouvernementale ».
Depuis sa mise en application de nombreuses enquêtes ont été menées, le constat est souvent le même. Peu d’enseignants comptent réellement appliquer cette mesure. Les raisons : des manques de moyens et de personnels. De plus, certains craignent que les groupes de niveaux creusent l’écart de niveaux plutôt qu’ils le réduisent et qu’ils favorisent un tri social entre les élèves.
Les groupes de niveaux, à quel prix ?
Dans l’enquête réalisée par le SNES, de nouvelles problématiques rentrent en jeu notamment pour ceux qui ont déjà expérimenté les groupes de niveau. L’application du dispositif rend l’organisation de l’emploi du temps plus difficile. Romain Bertrand, membre du SNPDEN (syndicat des personnels de direction) et principal d’un collège dans l’Yonne témoigne pour Franceinfo « ce sont trois classes, trois groupes, donc il faut que je trouve trois professeurs qui ont cours en même temps ».
Le principal dénonce également une multiplication des contraintes dues au partage des enseignants sur plusieurs établissements. Enfin, il reproche une mesure qui a été prise, une nouvelle fois, sans consultation des principaux concernés. Depuis son application, certains établissements ont dû renoncer à leurs dispositifs tels que des sections européennes, des classes dédoublées ou encore des options comme le latin.
Le syndicat SNES s’adresse au ministre de l’Éducation nationale
À la suite de son enquête, le SNES a adressé une lettre ouverte au ministre de l’Éducation nationale lui demandant de mettre fin au dispositif. Le syndicat justifie sa demande en s’appuyant sur les chiffres de son enquête. Selon eux, « la création des groupes de niveau a considérablement dégradé les conditions de travail des professeurs et les conditions d’étude des élèves ».
Le SNES s’est également appuyé sur le rapport de l’Inspection générale mené en juin dernier. Ce rapport dénonçait un dispositif qui n’était bénéfique pour personne (élèves, personnels, enseignants). Selon l’Inspection générale, les groupes de niveaux favoriseraient le stress, l’instabilité ainsi que la compétition entre les élèves.
L’actuel ministre de l’Éducation nationale Edouard Geffray a été questionné sur France Inter en octobre dernier. Lors de son entrevue , il avait dressé un bilan qu’il qualifiait de mitigé. Il avait également déclaré ne pas vouloir imposer une organisation unique à tous les collèges et que l’élargissement de ces groupes à d’autres niveaux n’était pas une priorité.





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