Un décret encadrant la réforme des concours enseignants a été publié au Journal officiel le 19 avril 2025. Dès le printemps 2026, les concours de recrutement, dans le premier comme dans le second degré, seront ouverts aux étudiants titulaires d’une licence (bac+3), au lieu d’un bac+5 aujourd’hui.
Cette mesure vise à lutter contre la pénurie d’enseignants, en baissant le niveau d’études requis de deux ans pour avoir le droit de passer les concours. On reviendrait alors à ce qui existait avant la réforme de la masterisation des concours enseignants de 2010, où tous les concours enseignants étaient ouverts à bac+3.
Pour les syndicats enseignants, même si certains y sont favorables, cette mesure ne suffira pas à contrer la crise des vocations. Laurent Festhauer, secrétaire académique du Bas-Rhin de la CGT, cité par BFM-RMC, expliquait ainsi en mars dernier que « Ce n’est pas la licence ou le master qui sont des freins à l’attractivité, ce sont les salaires. Quand on a des enseignants qui commencent au SMIC c’est là que le bât blesse. »
De leur côté, comment les enseignants jugent-ils cette réforme ?
Une déqualification totale
Suite à la publication du décret, ils sont nombreux à réagir. Sur les réseaux sociaux, les enseignants expriment leurs craintes d’une déqualification totale de leur métier, à la fois salariale, disciplinaire et statutaire. Ils reviennent en particulier sur la suppression des épreuves écrites, à partir de 2028, pour les candidats au concours de professeur des écoles inscrits en licence professorat des écoles (LPE).
Pour plusieurs enseignants, cette déqualification globale du métier n’aidera certainement pas à résoudre la crise du recrutement et des vocations :
On est réveillé depuis longtemps. On sait que la culture et la réflexion ne comptent pas au 21e siècle et qu'on ne sera jamais revalorisé.
— Loupenhommage (@peurdesanctions) April 20, 2025
Cela ne pas changer grand chose. Ça va rester difficile les concours … ceux qui ont bac + 5 (en math notamment) actuellement ne choisissent pas d’être prof … c’est trop mal payé … ils se tournent vers la finance …
— SylGr (@GrSyl7) April 19, 2025
Quand je vois le niveau des L3, on va bien rire.
— Rom Sq (@Archonon_rs) April 21, 2025
Nouvelle réforme : « Les bacheliers qui n'auront rien obtenu sur parcoursup seront automatiquement enseignants. »
— Elisa LP (@ElisaLePrettre) April 17, 2025
Allons y …
— Hypatie (@Hypatiealex) April 16, 2025
Prenons les directement sans aucune formation aussi
Oh wait
Image d’accueil : Getty
De toute façon, quand on voit le niveau des CM2 même pas fichus pour au moins la moitié d’entre eux d’écrire une phrase correcte tant de l’orthographe que du reste et qui s’en foutent éperdument…ils auront les profs qu’ils méritent, en fait.
On recrute déjà des contractuels sans formation. ..Vous avez une licence d italien, pas de souci is vous êtes qualifié pour être professeur de français. C est la réalité…
C’ét miẽu de recruter en L3 avec le niveau de L2 plutot qu’un recrutement en L5 niveau Bac!
Ensuite, une fois obtenu le concours, le futur enseignant peut se concentrer uniquement sur la didactique et la gestion de classe.
On va bien rire. On va donc avoir des bacheliers qui vont s’inscrire direct dans une licence estampillée « professeurs des écoles ». Ils seront dispensés d’écrit. Il s’en déduit qu’on les recrutera uniquement sur leurs prestations à l’oral. C’est, du point de vue de la nature des épreuves, le retour à un système très ancien : celui des Ipésiens passant le CAPES. Les décideurs de la rue de Grenelle devraient se souvenir de cette vieille mais très cruelle expérience. La situation de départ était la même lorsqu’on inventa le CAPES : manque de candidats face à l’augmentation des besoins à l’époque où les boomers arrivaient dans le secondaire. Et la solution marcha pendant 10 ans. Mais plus ça allait mieux et plus ça allait mal. Et il fallut supprimer le système en catastrophe. Pourquoi ? Parce que plus il y avait de candidats et, logiquement, plus il y avait d’échecs, de telle sorte que les licenciés “normaux” passaient devant les ipésiens et que ces derniers se retrouvaient sans rien. Mutatis mutandis, on va se trouver dans une situation analogue. Plus ces licences spécifiques attireront des néo-bacheliers et plus ils échoueront à l’oral. Or les anciens ipésiens avaient au moins une vraie licence et pouvaient se reconvertir. Les titulaires d’une licence professionnelle « professeurs des écoles » qui échoueront à l’oral n’auront rien et ne pourront pas se reconvertir car une telle licence constitue un parcours « tubulaire » : c’est l’enseignement ou rien. Qui va vouloir d’un profil de ce type dans le marché du travail ? Il faudrait que les nouveaux bacheliers réfléchissent à deux fois avant de choisir un tel parcours. La logique du « plus ça marche et plus ça rate » porte un nom bien connu des économistes et des sociologues : EFFET PERVERS. Apparemment, on ne l’a jamais entendu rue de Grenelle. Ou alors, ces gens-là se disent : « Bof, ça marchera une dizaine d’années… D’ici là… ». Le système risque cependant de s’effondrer bien avant. Car les ipésiens, sélectionnés par concours à la fin de la première année, étaient censés être les meilleurs de leur promo. Et les bacheliers qui s’engageront dans ce parcours ne seront certainement pas dans ce cas. Ils vont droit dans le mur.
« De mon temps », on passait le concours à bac +3, mais évidemment, le niveau du concours n’était pas celui d’aujourd’hui. Quand je fais le thème et la version en un quart d’heure, alors que les candidats au concours ont ? 3 h ? Je me pose des questions. Soit je suis géniale (ce que je ne pense pas) soit………. ? Donc effectivement, « le niveau baisse », qui peut aujourd’hui le nier ? Et le problème n’est donc pas de passer le concours à bac +3…. Même à bac + 8, je pense que le problème de niveau serait le même……. Quand je vois des profs des écoles qui font des fautes d’orthographe, j’ai peur…… Et quand Désabusé écrit que les élèves auront les profs qu’ils méritent….. je pense que les profs ont plutôt les élèves qu’ils méritent….. Si les CM2 ne savent pas écrire, certains 6ème pas lire, ce n’est pas entièrement leur faute. Le programme est vaste pour tout « remettre en ligne »…….
Et les recrutements sans formation dont parle Arnould, ce n’est pas nouveau non plus.
On voit le résultat de tout cela. Est-ce que nos gouvernants y voient un intérêt ? Un peuple ignare est plus facile à gouverner ? Mais vote aux extrêmes……. car il écoute les discours qu’il comprend…….
On est mal…..