Sur l’attractivité du métier d’enseignant, Gabriel Attal « ne croit pas à une crise des vocations » . Image : Getty

Gabriel Attal l’avait dit au moment de son intronisation, il souhaite remettre « les savoirs fondamentaux au cœur de l’école. » Dans un long entretien au Monde accordé le 5 octobre 2023 à l’occasion de la Journée mondiale des enseignants, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé le lancement d’une « mission » intitulée « exigence des savoirs » chargée de formuler des propositions à tous les niveaux de la scolarité afin « d’accroître le niveau des élèves.« 

Pour le ministre, « il y a une forme d’urgence à élever le niveau sur les savoirs fondamentaux, les mathématiques et le français. » En effet, selon les derniers rapports de l’OCDE, si la France est le pays d’Europe qui consacre le plus de temps scolaire à l’apprentissage des fondamentaux, le niveau des élèves en français et mathématiques, reste pourtant en deçà de la moyenne européenne.

Cette mission « traitera de l’école, du collège et du lycée, et associera des professeurs, qui connaissent mieux que quiconque la réalité du terrain, des recteurs, inspecteurs d’académie et inspecteurs généraux de l’éducation nationale. »

Des programmes qui « manquent de clarté »

Concrètement, le ministre souhaite accorder la priorité à l’enseignement du français et des mathématiques. Il remet notamment en question les programmes et les manuels scolaires actuels. « Dans le premier degré, ils auront bientôt dix ans. Ils peuvent manquer de clarté. »

Au niveau du collège, il se demande s’il est acceptable de laisser des élèves entrer en 6e sans maîtriser correctement la lecture, l’écriture et les mathématiques. Il pose la question de conditionner le passage en 6e à une participation à des stages de réussite pendant les vacances scolaires. De plus, le ministre envisage la possibilité d’organiser le collège de manière plus « modulaire » , regroupant les élèves par compétences en français et en mathématiques.

Il annonce également le lancement prochain d’ « une consultation de l’ensemble de nos 860 000 professeurs sur les priorités et les actions à mettre en œuvre pour élever le niveau. »

Attractivité du métier d’enseignant

Le ministre de l’Éducation nationale s’est également attardé sur l’attractivité du métier d’enseignant. Alors que les inscriptions pour les concours enseignants sont ouvertes depuis mardi 3 octobre, Gabriel Attal a évoqué plusieurs pistes pour rendre le métier plus attractif. 

Il a notamment reconnu les défis liés à la formation initiale des enseignants. Dans son entretien, il a évoqué l’idée de réformer le système en créant les « écoles normales du XXIᵉ siècle » , en étudiant des hypothèses telles que la possibilité de commencer la formation dès la première année après le baccalauréat. 

Sur le volet de la revalorisation, il rappelle que les salaires des enseignants ont augmenté en moyenne de 11 % depuis avril 2022.

« Je ne crois pas à la crise des vocations »

Mais même s’ il reconnaît que le métier d’enseignant à des difficultés à recruter, Gabriel Attal ne croit pas « à une crise des vocations. » Il explique : « un étudiant sur quatre se dit intéressé par le métier d’enseignant, et nous voyons des gens qui, à 30, 40 ou 50 ans, après une première carrière dans le privé, ont envie de donner du sens à leur travail et envisagent de devenir enseignants. »

Pour le ministre de l’Éducation nationale, « il faut lever tous les freins pour réussir à recruter au moins 100 000 professeurs sur le quinquennat. » Il évoque entre autres les conditions d’affectation, la formation, le déroulement de carrière, ou encore les conditions de travail.