« Je pense que nous avons besoin de complètement changer le système de recrutement de nos enseignants » affirmait le Chef de l’Etat le 1er septembre 2023. Lors de son déplacement dans un lycée professionnel à Orange, pour la prérentrée des enseignants, il avait en effet indiqué vouloir « revenir à un système qu’on connaissait par le passé, qui fonctionnait, qui est un peu celui des Ecoles normales ». Le retour à un recrutement après le bac pourrait, d’après le président de la République, aider à lutter contre les difficultés actuelles de recrutement d’enseignants – recrutés à bac+5.

De plus souligne Emmanuel Macron, certains enseignants entrent dans le métier « après un cursus universitaire qui est totalement disproportionné et parfois décorrélé avec ce qu’ils vont faire ». Un recrutement juste après le bac, professionnalisant, serait plus adapté aux besoins du terrain d’après lui.
Le président de la République a en tout cas demandé à Gabriel Attal, ministre de l’Education nationale, de travailler sur ce projet.

Une formation déconnectée du métier réel

Pour le syndicat majoritaire des lycées professionnels, le Snetaa-FO, cette annonce est une « bombe ». Dans un communiqué, le syndicat affirme avoir été dès le départ opposé à la création des IUFM puis des ESPÉ devenues INSPÉ, qui ont « enlevé tout sens de la formation aux métiers d’enseignant avec la masterisation » et proposent des formations « totalement déconnectées du métier réel ». Surtout pour les étudiants futurs professeurs de lycée professionnel, qui « s’ennuient dans les INSPÉ et ne trouvent aucune aide quant aux pratiques pédagogiques spécifiques au lycée professionnel ».
Pour le syndicat, le retour aux écoles normales spécifiques pour apprendre le métier de PLP, les ENNA, serait une bonne chose.

Mais qu’en est-il des autres syndicats et des enseignants ?

Pour le SNUEP-FSU, le syndicat de l’enseignement professionnel de la FSU, ce serait au contraire une régression et surtout un bon moyen pour le gouvernement de faire des économies :

Le SUI-FSU, syndicat de l’inspection de l’Education nationale, exprime les mêmes craintes :

« Les instituteurs avaient une sécurité professionnelle très forte »

Du côté des enseignants, c’est l’infaisabilité de cette mesure et son caractère peu attractif, vu les conditions actuelles, qui sont soulignés :

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