La Société des Agrégés alerte sur les dérives possibles du pacte enseignant dans un communique du 24 avril 2023. Image : Getty

Dans un communiqué publié lundi 24 avril 2023, la Société des Agrégés donne son point de vue sur les mesures de revalorisation salariale des enseignants du gouvernement. Ces dernières consistent, pour rappel, en une partie « socle », inconditionnelle, pour tous les enseignants, de 100 à 230 euros net mensuels à partir de la rentrée 2023. Cette hausse est en fait une augmentation de primes : hausse du montant de l’Isae dans le premier degré (indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves) et de la part fixe de l’Isoe dans le second degré (indemnité de suivi et d’orientation des élèves).

Et en une partie « pacte », sur la base du volontariat, qui comprend des tâches supplémentaires contre rémunération. Ces tâches étant réparties en trois unités ou « briques » pour reprendre les termes de Pap Ndiaye, payées chacune 1250 euros bruts pour 24H, dont la première, prioritaire, est le remplacement de courte durée. Les trois briques cumulées permettent donc d’augmenter son revenu de base de 3750 euros bruts annuels, pour 72h annuelles de missions supplémentaires.

Une revalorisation vite dépréciée par l’inflation

Pour la Société des Agrégés, la revalorisation socle sera « loin de compenser la perte du pouvoir d’achat accumulée depuis des décennies. » Et surtout, « cette revalorisation socle, exclusivement indemnitaire et dégressive, sera rapidement dépréciée par l’inflation« . Pour ce qui est de la partie pacte, la Société des Agrégés dénonce, à l’intar de la communauté éducative, une véritable « arnaque ».

Plus grave, le pacte rend les enseignants « corvéables à merci, pouvant désorganiser leurs prévisions de travail », et pourrait « provoquer des dissensions ou une concurrence malsaine entre professeurs engagés et non engagés dans ces missions supplémentaires, voire encourager des pratiques de courtisanerie. »

En conclusion, la Société des Agrégés demande un « véritable rattrapage salarial du traitement de base de tous les professeurs, sur l’ensemble de leur carrière, garanti par une loi de programmation
pluriannuelle, sans oublier ceux qui sont affectés dans l’enseignement supérieur ». C’est à cette seule condition que l’on pourra redonner une attractivité au métier enseignant.