Les négociations continuent entre Pap Ndiaye et les syndicats enseignants. Getty

C’était la quatrième réunion de concertation organisée avec le ministère sur la revalorisation des enseignants, et la seconde consacrée à la partie « pacte » des augmentations. Lundi 6 mars 2023, les syndicats de l’enseignement ont décidé de montrer leur désaccord avec le projet d’Emmanuel Macron en quittant simplement la réunion – et s’expliquent dans un communiqué.

Les enseignants veulent une « revalorisation sans contreparties »

L’idée du pacte avait en effet été introduite par le Président de la République en avril 2022. Cette partie de la revalorisation (l’autre partie étant celle des augmentations « socle » c’est-à-dire sans conditions) implique que les enseignants soient chargés de nouvelles missions, rémunérées. Ces missions doivent prendre la forme de « remplacements de courte durée » dans le secondaire et d’heures de soutien hebdomadaire assurées par des enseignants du premier degré pour les élèves de sixième.

Or les enseignants demandent « une revalorisation ambitieuse et sans contreparties pour tous les personnels » – arguant que le métier est déjà en proie à une complexification et que le temps de travail des enseignants est en réalité déjà élevé.

Pour ne laisser aucun doute sur leur position, « les organisations FSU, Unsa Education, SGEN-CFDT, Snalc et Sud Education ont quitté [lundi 6 mars] la réunion consacrée au pacte. »

« Elles ont confirmation que le pacte est un instrument qui ne répond en rien aux attentes des collègues et aux besoins de l’Ecole. Loin de contribuer à la revalorisation attendue par toutes et tous, le pacte va conduire à un alourdissement de la charge de travail des personnels. »

Communiqué intersyndical du 6 mars 2023

Un « pacte modulable »

Présentée au groupe de travail réuni le lundi 6 mars, la dernière idée du ministère pour trouver un terrain d’entente est celle d’un pacte « modulable. » Déjà en février, Pap Ndiaye évoquait « la possibilité de prendre un demi-pacte ». Il s’agirait en fait d’un pacte en trois « unités », rémunérées chacune à hauteur de 1250 euros bruts pour 24h, et consacrées aux missions supplémentaires : heure de soutien en sixième, remplacements, dispositif Devoirs faits… Un pacte standard représente donc 72h de missions supplémentaires pour 3750 euros bruts annuels.

La prochaine séance de concertation, qui devait conclure les échanges et se tenir le 13 mars prochain, sera vraisemblablement reportée à une date encore inconnue.