Le ministère propose d’augmenter les indemnités ISAE et ISOE pour tous les enseignants. Getty

Le 15 février dernier se tenait une nouvelle réunion de concertation entre le ministre de l’Education Nationale et les organisations syndicales. Au programme : une discussion sur la revalorisation des enseignants, prévue à la rentrée de septembre prochaine et qui doit mobiliser 635 millions d’euros en 2023 – 1,9 milliard en année pleine.

Une revalorisation en perte de puissance

De cette revalorisation, il se profile deux volets : un volet « pacte » qui garantit une augmentation de 10 % contre de nouvelles missions effectuées par les enseignants – par exemple les 72 heures annuelles de remplacement évoquées récemment par Pap Ndiaye – et un volet « socle » qui garantit une augmentation de 10 % sans conditions.

Seulement, de nombreux enseignants ne sont pas convaincus par ces mesures. Pour commencer, les enseignants craignent une nouvelle complexification du métier dûe à ces nouvelles missions : une complexification qui est déjà régulièrement dénoncée par la profession. En outre, les 10 % d’augmentation promis par Emmanuel Macron pendant l’entre-deux tours sont désormais une moyenne, et comprennent des augmentations initiées en 2020 ainsi que la revalorisation du point d’indice mise en oeuvre en juillet 2022. Elles s’adressent enfin majoritairement aux débuts de carrière, laissant les milieux et fin de carrière en attente de leur propre revalorisation.

Une hausse d’indemnité pour tous

Face aux revendications des syndicats, le ministère a proposé ce 15 février d’augmenter plusieurs indemnités destinées cette fois à tous les enseignants.

« A été présentée une nouvelle hypothèse d’augmentation de l’indemnité de suivi des élèves (ISOE et ISAE) en maintenant une revalorisation de la prime d’attractivité afin de permettre une hausse de rémunération significative pour l’ensemble des enseignants à compter du 1er septembre 2023 »

Ministère de l’EN

L’augmentation de l’ISOE et de l’ISAE faisait partie des revendications des syndicats. Les deux indemnités, qui concernent respectivement le second et le premier degré, devraient être alignées à hauteur de 2000 euros bruts annuels chacune (elles étaient jusqu’ici à environ 1200 euros bruts annuels chacune.) Elles concernent les enseignants, mais aussi les professeurs documentalistes, les psyEN ou les CPE.

Les syndicats saluent la proposition, mais la jugent insuffisante : « C’est sous la pression syndicale que le ministère a dû faire des concessions sur le volet socle. Il doit en faire d’autres » souligne le SE-Unsa, qui demande notamment une nouvelle revalorisation du point d’indice et des salaires plus égaux entre le premier et le second degré.

Les concertations continueront jusqu’à la mi-mars.