© Musée de l’Homme

L’exposition Portraits de France est à découvrir jusqu’au 14 février au Musée de l’Homme à Paris. Elle retrace la vie de 58 personnalités issues de l’immigration et des Outre-mer, et qui ont contribué à l’histoire de France.

Rencontre avec Aurélie Clemente-Ruiz, co-commissaire de l’exposition et responsable des expositions au Musée de l’Homme.

Comment est née l’idée de l’exposition « Portraits de France » ?

Nous nous sommes basés sur le rapport intitulé « Portraits de France » commandé par le président de la République et rendu en mars dernier, et destiné à rendre visibles des personnalités issues de l’immigration et des Outre-mer en renommant des espaces publics avec leurs noms. 318 personnalités au total y figurent.

Après la sortie du rapport, nous avons décidé avec Pascal Blanchard – historien et président du comité scientifique du rapport – d’en faire une exposition. Pour cela, nous avons retenu 58 noms – 29 femmes et 29 hommes.

Comment est organisée l’exposition ?

L’exposition est divisée en grands moments historiques, de la Révolution française à aujourd’hui, pour chacun desquels 5 personnalités en moyenne sont présentées.

L’exposition fait donc les portraits de ces personnalités, avec des images de contexte de la période historique concernée. Chaque portrait est accompagné d’une biographie et d’objets pouvant resituer la personnalité dans son époque.

Par exemple, pour Marie Curie, nous disposons d’un portrait original pris lors de son premier prix Nobel, mais aussi des deux prix Nobel qu’elle a remportés. Nous avons également une photo d’elle, avec son mari, dans son laboratoire à Paris – une photo originale qui nous a été prêtée par le musée Curie.

Quel est l’objectif de cette exposition ?

Nous avons voulu donner une visibilité différente à ces personnalités, en plus de leur rendre hommage. Il s’agit de les montrer dans une chronologie de l’histoire de France. Cette valeur chronologique est importante, car elle montre que les personnes issues de l’immigration et des Outre-mer ont toujours nourri la nation française.

L’idée est d’incarner ces personnalités, pour qu’elles ne soient pas que des noms dans une liste : leur engagement, leur vie… Nous avons voulu raconter des histoires individuelles dans le cadre de l’Histoire de France. Il s’agit aussi de remettre en lumière des noms qui ne sont pas toujours connus, et qui ne figurent pas toujours dans les manuels scolaires. Je pense par exemple à Severiano de Heredia, qui a été président du conseil municipal de Paris dans les années 1870 (l’équivalent du maire de paris aujourd’hui), député et ministre, et qui était d’origine afro-antillaise. Il a notamment instauré les bibliothèques publiques de Paris.

Ces portraits sont le reflet d’une France diverse : c’est important, notamment pour les plus jeunes, de pouvoir s’identifier à des figures issues de la diversité.

L’exposition est-elle ouverte aux scolaires ?

Oui, nous sommes ouverts aux groupes scolaires. Nous proposons également un dossier pédagogique en ligne à destination des enseignants, pour préparer ou compléter la visite.

La visite est gratuite pour les individuels.