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« Une simple évaluation locale, totalement déréglementée » : voilà à quoi la Fnec-FP-FO compare la nouvelle version du baccalauréat mise en place par Jean-Michel Blanquer. Dans un communiqué publié lundi, la fédération, qui compte plusieurs syndicats de l’Education nationale et de la Recherche, réclame le rétablissement des épreuves « nationales, terminales et anonymes ».

Le « baccalauréat Blanquer » aggrave les inégalités

En effet, explique la Fnec-FP-FO, une ordonnance publiée le 24 décembre dernier autorise les autorités à modifier les modalités du baccalauréat jusqu’à deux semaines avant le début des épreuves. Selon l’ordonnance, ces adaptations peuvent porter sur la « nature » des épreuves, « leur nombre, leur contenu, leur coefficient ou leurs conditions d’organisation, qui peut notamment s’effectuer de manière dématérialisée ». Pour la fédération, cela ramène la valeur du diplôme à celle « d’une simple évaluation locale ».

Ces inégalités sont exacerbées par la réforme du lycée et du baccalauréat initiées il y a quelques années par le ministre Jean-Michel Blanquer. « Le lycée et le baccalauréat Blanquer ont mis fin aux séries, ce qui a aggravé les inégalités entre les établissements et les élèves d’un même établissement », déplore la Fnec.

Report des épreuves de spécialité en juin

De plus, souligne-t-elle, « le maintien d’épreuves de spécialité dès mars est impossible ». Des inspecteurs et des enseignants réclament déjà depuis plusieurs mois le report de ces épreuves, censées se dérouler mi-mars. La Fnec estime elle aussi que les élèves ne pourront y faire face, ayant « subi un enseignement incomplet dès la première et, pour beaucoup d’entre eux, la division des horaires par deux depuis novembre 2020 ». « Dans l’immédiat, pour répondre aux difficultés », elle demande un report en juin.

Etant l’un des signataires de l’appel à la grève du 26 janvier prochain dans l’Education, la Fnec-FP-FO incite les personnels « à prendre position […] pour le rétablissement du baccalauréat comme diplôme national et premier grade universitaire ». Elle réclame notamment le retrait de la « réforme Blanquer » et de l’ordonnance du 24 décembre, le rétablissement des épreuves terminales et nationales du baccalauréat, et l’annulation des 1 800 suppressions de postes dans le 2nd degré à la rentrée 2021.