Pour renforcer la maitrise de l’écrit à l’école, Gabriel Attal souhaite « l’abolition des dictées à trous. » Image : Getty

Dans une tribune parue dans le journal Le Monde vendredi 15 septembre, Gabriel Attal a présenté des mesures pour améliorer la maîtrise de l’écrit chez les élèves. Devant la « baisse de niveau » constatée des élèves en France, le ministre de l’Éducation nationale estime que le renforcement des savoirs fondamentaux et plus particulièrement l’écriture constitue une « urgence républicaine. » Il rappelle qu’ aujourd’hui en France, « près d’un élève sur trois ne sait pas lire ou écrire convenablement à son entrée en 6e. »

Fin août, en amont de la rentrée, Gabriel Attal avait déjà indiqué qu’il souhaitait « mettre le paquet sur les savoirs fondamentaux. » Il avait également promis un «choc des savoirs» à l’école. Pour ce faire, il avait annoncé que deux heures seraient consacrées chaque jour à l’apprentissage et à la pratique de la lecture au CP, et que les élèves de CM2 devraient produire «au moins un texte écrit» chaque semaine.

Abolition des textes à trous, nouveau test de rédaction et nouveau grand concours national d’écriture

Parmi ses nouvelles mesures, le ministre de l’Éducation nationale souhaite « l’abolition des textes à trous dans les apprentissages au cours moyens et au collège. » A la place, il aspire à intégrer un « test de rédaction » aux évaluations nationales pour l’ensemble des élèves à l’entrée en 6e. Il précise que cette démarche n’a pas pour but de « sanctionner les faiblesses » , mais plutôt de « détecter les fragilités des uns et les talents des autres. »

Enfin, le ministre de l’Éducation nationale souhaite créer « dès cette année » un « double grand concours national d’écriture. » L’un pour les élèves en fin de primaire et en fin de collège, et l’autre pour les enseignants. En ce qui concerne le concours pour les enseignants, il estime que leur « talent, leur créativité méritent d’être mieux reconnus et partagés.” Il ajoute : “des artistes pourraient prendre part à cette aventure au service de l’écrit, pour développer les capacités, l’imaginaire et la sensibilité de tous, et leur donner confiance.« 

« Pour écrire, il faut comprendre »

Interrogée par l’AFP et relayée par RMC, Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNUipp, principal syndicat du premier degré, a exprimé son opinion en déclarant : « Avant de donner des injonctions aux enseignants, il faut comprendre ce qui fait obstacle à l’écriture. » Elle a également ajouté que « depuis six ans, les injonctions portent sur le décodage en lecture, et pas sur la compréhension. Et pour écrire il faut comprendre. Ensuite il faut se poser la question des conditions d’enseignement qui font obstacle : les conditions d’apprentissage sont dégradées par des effectifs chargés. »