Réforme du Bac 2021 / MEN

Réforme du Bac 2021 / MEN

Ce mercredi, Jean-Michel Blanquer a enfin présenté officiellement son projet de réforme du baccalauréat – trois semaines après la remise par  Pierre Mathiot, ex-directeur de Sciences Po Lille, d’un rapport destiné à “construire le lycée des possibles”, et préconisant la mise en place d’un lycée modulaire.

Bac : 4 épreuves écrites et un grand oral

Pas de surprise : le Bac nouvelle formule (prévu pour 2021), « plus juste et plus utile », ne comprendra plus que 4 épreuves écrites – la philosophie, le français, et deux disciplines “de spécialité”, choisies par le candidat en Terminale – rebaptisée “classe de maturité”. Ces dernières seront passées au retour des vacances de printemps. L’épreuve de français (en Première) et celle de philosophie (en Terminale) auront lieu fin juin, en même temps qu’un “grand oral”.

D’une durée de 20 minutes, tenu face à un jury de 3 personnes, cet oral consistera en la présentation d’un projet préparé dès la Première par l’élève. “Il se déroulera en deux parties : la présentation du projet, adossé à une ou deux disciplines de spécialité choisies par l’élève et un échange permettant d’évaluer la capacité de l’élève à analyser en mobilisant les connaissances acquises au cours de sa scolarité, notamment scientifiques et historiques”, peut-on lire sur le site de l’Education nationale.

reforme-bac-lyceeLes 4 épreuves écrites et le grand oral compteront pour 60 % de la note finale. Le contrôle continu, qui représentera donc 40% de la note, reposera sur des épreuves communes organisées au cours des années de Première et de « maturité » – en décembre-janvier et en avril. Les bulletins scolaires seront pris en compte “pour une part limitée (10%) de la note finale”, afin de “valoriser la régularité du travail de l’élève”, indique Jean-Michel Blanquer.

4 principes demeurent inchangés : le Bac sera obtenu à partir d’une moyenne générale de 10/20, il n’existe pas de note éliminatoire ou de “note de plancher”, le système actuel de compensation et de mentions sera maintenu, ainsi que l’oral de rattrapage “en tant que seconde chance”.

La fin des séries L, ES et S

Comme annoncé aussi depuis longtemps, le ministre a confirmé la fin des séries L, ES et S de la voie générale. “Nous voulons ainsi offrir plus de choix aux élèves et éviter les hiérarchies artificielles entre les séries”, affirme-t-il. A la place, les lycéens auront tous le même tronc commun de 16 heures – français, philo, histoire-géographie, enseignement moral et civique, langues vivantes, EPS, et une nouvelle discipline : les “humanités scientifiques et numériques” – une combinaison des maths et de l’informatique, comme préconisé ces dernières semaines dans le rapport Mathiot.

Ensuite, les élèves auront le choix entre 11 disciplines de spécialité – 4h chacune en Première, 6h chacune en Terminale. Parmi les spécialités au choix : arts, mathématiques ; physique-chimie ; SVT ; “écologie, agronomie et territoire” ; “histoire géographie, géopolitique et sciences politiques” ; “humanités, littérature et philosophie” ; “langues et littératures étrangères” ; “numérique et sciences informatiques” ; “sciences de l’ingénieur” et SES.

enseignant lycée

Syda Productions – Shutterstock

A la rentrée 2018, pas de changement majeur en Seconde. Un test numérique de positionnement sera toutefois instauré en début d’année, ainsi qu’un accompagnement personnalisé durant l’année, et une aide à l’orientation vers la Première.

A noter que la réforme du Bac et du lycée présentée ne concerne que la filière générale et technologique. La filière professionnelle fait l’objet d’une mission distincte, dont les conclusions seront rendues vendredi 16 février.

Le SNPDEN favorable au projet de Blanquer

Dans un communiqué, le SNPDEN, syndicat des personnels de direction, annonce “accueillir favorablement les transformations annoncées du baccalauréat, de l’organisation de la série générale et des programmes du lycée”. Il se félicite que le ministre ait décidé de “redonner au Bac le rôle qu’il avait perdu dans le parcours scolaire des élève”, en permettant que “le recrutement dans l’enseignement supérieur puisse intégrer des épreuves nationales significatives”, au lieu de “s’effectuer exclusivement sur la base des bulletins scolaires”.

Le SNPDEN considère en outre que la transformation annoncée de l’enseignement général au lycée “va vers plus de clarté et de simplicité d’organisation”. Selon le syndicat, “on peut attendre de cette nouvelle approche une préparation plus solide des élèves à leurs études supérieures”.