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Après les médecins et chercheurs la semaine dernière, ce sont les pédiatres qui alertent sur les conditions sanitaires de la rentrée 2020. Dans une lettre ouverte publiée sur le site du Groupe de Pédiatrie Générale, plusieurs associations et groupes de pédiatrie se montrent « inquiets devant l’organisation de la rentrée telle qu’elle se profile, tant sur le plan de la prévention que de celui de la prise en charge des enfants ».

 « Il sera très difficile d’éviter des épisodes de contamination »

« Il est certain qu’avec la rentrée scolaire et le retour en collectivité des plus petits, le risque de survenue de contamination par le SARS-CoV-2, aussi bien chez les enfants que chez les adultes qui les encadrent, est réel », alertent-ils. Le « poids sanitaire de cette rentrée pour les enfants » dépendra des mesures mises en place face aux cas de suspicion, qui risquent d’être beaucoup plus nombreux cet hiver en raison des symptômes peu spécifiques de la maladie.

Les pédiatres s’inquiètent notamment de « la conduite à tenir en cas de dépistage d’un sujet atteint de COVID-19 (enfant ou adulte) dans une collectivité ». Même si le risque de contamination des enfants entre eux semble faible, « il sera très difficile d’éviter des épisodes de contamination par le SARS-CoV-2 au sein des collectivités (crèches, écoles…) », préviennent-ils.

Les mesures prises en cas de dépistage d’un enfant ou adulte porteur du virus « sont pour le moins anarchiques » à ce jour, dénoncent-ils : « des écoles ou des crèches ont été fermées parfois en raison de la présence d’une seule personne présentant une PCR positive, voire même une sérologie positive sans PCR ». Ils mettent en garde contre une rentrée scolaire qui « risque d’être chaotique » si des démarches « claires et précises ne sont pas définies ».

Mise à disposition de tests salivaires et vaccinations

Les pédiatres soulignent également le peu de rentabilité chez les enfants des tests PCR tels qu’ils sont recommandés aujourd’hui. Ces tests, « ont un rendement modeste, un coût certain », et les délais d’obtention des résultats diminuent leur efficacité. Ils recommandent « la mise à disposition de tests de diagnostic rapide du SARS-CoV-2 (notamment salivaires), […] permettant de prendre rapidement des décisions pour la majorité des patients ».

Ils soutiennent également « pleinement les prises de position de l’Académie de Médecine visant à renforcer la vaccination contre la grippe et à généraliser la vaccination contre le rotavirus des petits nourrissons ». En effet, en diminuant les épisodes de grippe et de gastro-entérite, ils pourraient « réduire la fréquence chez l’enfant des opportunités de suspecter une COVID-19 et ses conséquences ».