Capture d’écran Dailymotion France Inter

Alors que tous les élèves de France reprennent ce matin le chemin de l’école, le ministre de l’Education nationale a donné quelques indications sur le déroulement de la rentrée 2020. Jean-Michel Blanquer était interrogé dans la matinale de France Inter sur la manière de combler les éventuelles lacunes accumulées par les élèves durant le confinement.

Une évaluation « particulièrement robuste » en 6e

Le ministre a confié qu’« un plan ultra-volontariste » sera déployé sur le sujet à la rentrée. Ce plan « concernera potentiellement tous les élèves ».

« Il y aura des évaluations en début d’année, a expliqué le ministre. J’y tiens beaucoup, pour le CP et le CE1, on a déjà fait ça ces dernières années. En 6e, on va avoir une évaluation particulièrement robuste dans son contenu. Notamment pour le français et les mathématiques, de façon à déclencher ensuite de l’aide personnalisée. » Tous les niveaux seront concernés, mais ce sera « systématique, universel et obligatoire pour les CP, CE1, 6e et seconde ».

« Beaucoup de marge de manœuvre » sera laissée « aux établissements pour concevoir leur propre manière de faire ce rattrapage, en leur donnant des moyens, en heures supplémentaires, mais aussi en liberté d’organisation », a-t-il précisé.

« Je suis heureux d’avoir obtenu ce résultat »

Le ministre s’est également exprimé sur la reprise des cours pour tous les élèves, à partir de ce lundi 22 juin. Il s’est tout d’abord félicité de ce retour général. « Ma tonalité c’est quand même aujourd’hui une tonalité de sérénité et de joie, a-t-il affirmé. Je suis heureux d’avoir obtenu ce résultat. […] Tout le monde voit bien que ce qui est bon aujourd’hui c’est le retour à l’école. Bien sûr, cela se fait parfois avec de nombreuses difficultés mais elles sont inévitables, et nous essayons de les réduire autant que possible. »

Comme l’a rappelé Jean-Michel Blanquer, chaque lycéen aura droit, à son retour en classe, à un entretien personnalisé pour faire le point. « Ces entretiens doivent se passer systématiquement, c’est un droit de l’élève, je dirais même un devoir, et c’est le devoir de l’établissement de les organiser, a-t-il insisté. Quand ça ne se passe pas, il faut signaler le cas au chef d’établissement de façon à faire avancer les choses ».

Chefs d’établissement : « pas besoin de s’énerver les uns contre les autres »

Le ministre a aussi été interpellé sur le cri d’alerte des chefs d’établissements, porté par le syndicat SNPDEN. « La profession est aujourd’hui dans un état de fatigue, de démotivation, d’exaspération voire de colère rarement sinon jamais atteint », dénonçait hier Philippe Vincent, secrétaire général, dans le JDD.

« Les chefs d’établissements ont eu un rôle exceptionnel durant le confinement et le déconfinement et je voudrais les en remercier », a reconnu Jean-Michel Blanquer. « Mais chacun doit comprendre que les difficultés rencontrées sont celles qui sont liées au virus, pas à autre chose. […] Évidemment, c’est eux qui sont en première ligne pour ce pilotage étape par étape. Mais je pense que dans un moment comme ça nous devons être tous unis pour relever le défi. Il n’y a pas besoin de s’énerver les uns contre les autres », a-t-il estimé.

Concours internes : le nombre exact d’admis prévu sera admis

Enfin, Jean-Michel Blanquer a répondu aux interrogations des admissibles aux concours internes de l’enseignement. Ces derniers se demandaient pourquoi une campagne de recrutement d’enseignants avait été lancée alors que « les 8 000 candidats expérimentés des concours internes crèvent de ne pas être admis ». Le ministre a tout d’abord tenu à préciser que concours externes et concours internes étaient deux sujets différents.

« On n’a pas de vases communicants, a-t-il expliqué. Il est donc tout à fait normal que l’on maintienne les droits de ceux qui vont se présenter ou qui se sont présentés aux concours externes. J’ai écouté les candidats aux concours internes, puisque ce qui m’était demandé, c’est que l’oral n’ait pas lieu et que nous nous basions uniquement sur l’écrit. […]Maintenant certains attendent leurs résultats parce que les jurys se tiennent les uns après les autres ça prend nécessairement du temps, j’en suis désolé », a souligné le ministre. « Évidemment comme prévu, c’est le nombre exact des admis prévu qui sera admis, c’est-à-dire en gros la moitié des admissibles. Par contre les listes complémentaires seront largement ouvertes ».