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Le Service National Universel a été expérimenté en juin dernier auprès de 2000 jeunes de 16 ans.  Dans cette première phase d’une durée d’un mois, les jeunes volontaires ont été hébergés collectivement, et ont bénéficié d’un entraînement sportif intensif encadrés par des militaires et des pompiers.  Ils ont également effectué des travaux d’intérêt général.

Les jeunes ayant participé à cette première expérimentation ont été 94% à se dire satisfaits de leur séjour.

Le SNU devrait s’étendre en 2020 à 30 000 jeunes, et l’objectif serait de le généraliser vers 2023, 2024. A terme en effet, il sera obligatoire pour tous les jeunes entre 16 et 18 ans -soit 800 000 personnes concernées, pour une durée d’un mois. Au-delà de cette durée, l’engagement se fera sur la base du volontariat.

Mais comment financer l’encadrement et l’hébergement de 800 000 jeunes quand le dispositif sera généralisé ?

C’est l’épineuse question que soulève un rapport des cinq inspections générales-non publié- cité par Les Echos.

800 000 jeunes à encadrer

Pour ce qui est de l’encadrement, le rapport préconise un recours au « réseau enseignant sollicité sous forme d’heures supplémentaires bonifiées, notamment les professeurs d’histoire et de géographie et d’éducation physique et sportive ». L’encadrement sera bien entendu assuré avant tout par des militaires, qu’il faudra également mobiliser.

Pour ce qui est de l’hébergement, là encore, comment faire ? Le rapport cité par Les Echos évoque les « 226.000 places d’internat des lycées et collèges pouvant être utilisées durant les vacances d’été, voire les 120.000 places des CROUS ». Mais recourir entre autres à un encadrement des enseignants durant l’été pose problème, et par ailleurs, les locaux mentionnés ci-dessus sont souvent vétustes et devraient donc faire l’objet de travaux de réaménagement.

Au vu de ces éléments, pour que le SNU puisse être généralisé et fonctionner convenablement, il faudrait un budget annuel de près de 3 milliards d’euros chiffre le rapport. Les auteurs du rapport s’alarment de ce coût faramineux et jugent sage de le confronter « aux autres besoins de financement de l’action publique. »