Les évaluations des élèves de CP et de CE1 sont « essentielles », affirme Jean-Michel Blanquer au micro de France info, et ce alors que plusieurs syndicats enseignants demandaient hier leur abandon. S’il déclare avoir entendu les critiques formulées à l’encontre du dispositif de ces évaluations, le ministre de l’Éducation nationale reste ferme et déclare : « la seconde phase d’évaluation sera maintenue. Elle est absolument essentielle et utile. C’est un levier pour la réussite de chaque élève. »
D’après lui, ces évaluations, permettent non seulement « d’avoir un portrait très précis d’où en est un élève quand il commence le CP, quand il est à mi-CP et quand il commence le CE1″, mais elles permettent aussi aux professeurs « de faire progresser un élève en lecture, en écriture et en calcul ». Ces évaluations, conçues en partie par le conseil scientifique de l’Éducation nationale, ne font pas l’unanimité, notamment auprès des syndicats qui leur reprochent d’être «sources de confusion et de difficultés», d’être peu fiables et « d’aucune aide aux enseignants sur les acquis des élèves. » Faux répond le ministre, qui rappelle que « 2/3 des professeurs voient bien la pertinence de cette évaluation ».
Jean-Michel Blanquer, qui juge le bilan de ces évaluations positif, proposera une rencontre avec les organisations syndicales en février.
Les suppressions de classes et les violences scolaires également abordées
Également interrogé sur les suppressions de classes en milieu rural, le ministre s’est défendu en rappelant que « les meilleurs taux d’encadrement de France sont dans les zones rurales ». Jean-Michel Blanquer déclare « développer une stratégie pour un rebond du monde rural », son but étant « de le rendre attractif afin que des familles s’y installent ».
En moyenne, il y a 14 élèves par classe en Lozère, 16 dans le Cantal et 15 en Vendée, de la petite section au CM2
En ce qui concerne la lutte contre les violences scolaires, un rapport de préconisations sera remis au gouvernement d’ici la fin du mois. Les questions de la sécurisation aux abords des établissements scolaires, de la responsabilisation des familles et celle de la création de structures spécifiques pour les élèves les plus violents y seront notamment abordées. Jean-Michel Blanquer qui souhaite en priorité « protéger les plus faibles », va « faire du soutien à la parentalité et sanctionner » quand cela sera nécessaire.
Élèves violents : « J’attends des propositions dans les jours qui viennent qui nous permettront (…) de prendre des décisions à la fin du mois » affirme le ministre de l’Education. « Le vrai enjeu, c’est la protection du plus faible (…) c’est cela le vrai progressisme » pic.twitter.com/Fd7yBDxrK7
— franceinfo (@franceinfo) 16 janvier 2019
Autre sujet abordé par le ministre, celui des « Stylos rouges ». Ce mouvement, né hors syndicat, qui compte aujourd’hui plus de 64 000 membres, réclame entre autre le dégel du point d’indice pour augmenter la rémunération des enseignants. Si Jean-Michel Blanquer « reconnaît un problème de pouvoir d’achat des enseignants », il prévoit des mesures sectorielles afin d’endiguer la baisse des salaires, comme la défiscalisation des heures supplémentaires, ou la prime pour les enseignants en REP +. Le ministre conclut son intervention en se déclarant « ouvert à la discussion, si les Stylos rouges désignent un interlocuteur ».
Monsieur le Ministre oublie une chose essentielle : un élève de CP est une PERSONNE; Et une personne, cela ne se mesure pas : plus l’instrument qui prétend le mesurer ou mesurer ses savoirs, est scientifiquement conçu, plus il est inadapté à un enfant. Pour un être humain, l’évaluation, quel qu’en soit le but, ne peut être que PARTICIPATIVE, c’est-à-dire inclure le regard du sujet sur ce qu’on évalue de lui. Il est donc impossible d’utiliser un outil extérieur à lui, qui serait commun à tous. Penser le contraire est un énorme contresens.
Si l’on ajoute le caractère stressant d’un tel outil, il est clair qu’il ne peut que nuire aux apprentissages des enfants, lesquels requièrent avant tout le calme et la confiance , celle des ENFANTS, si oubliés par l’équipe ministérielle.
Il est incompréhensible qu’un Ministre ne sache pas un fait aussi peu contestable, et qu’aucun argument n’a jamais pu contester. Du reste, monsieur le Ministre affirme et ne démontre rien.