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Plusieurs syndicats enseignants souhaitent l’abandon de la deuxième phase du «protocole d’évaluation» des CP et CE1, qui se déroulera du 21 janvier au 1er février prochains. Ces évaluations nationales font l’objet d’une contestation des syndicats enseignants -le SNUipp-FSU, le Sgen-CFDT, le SE-Unsa, la CGT Educ’ation et SUD-Education- qui les jugent «inadaptées aux jeunes élèves de CP» et «facteurs de stress». Les syndicats affirment que cette deuxième phase d’évaluation s’inscrit dans les mêmes conditions que la première avec de «nombreux dysfonctionnements qui remettent en cause leur pertinence et leur utilité.»
Une évaluation aussi « inadaptée » que celle de septembre
En septembre dernier, les organisations syndicales estimaient déjà que ces évaluations «ne répondaient pas aux exigences» du métier d’enseignant. Les évaluations, vivement critiquées, étaient inadaptées pour les élèves de CP «aussi bien dans leur contenu que dans leur organisation» avec une «limitation du temps facteur de stress» et l’impossibilité pour les enseignants d’expliquer ou d’aider l’élève.
De surcroît, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer avait dévoilé les résultats des évaluations menées dans les écoles primaires fin septembre 2018. Sur les 1,6 million d’élèves ayant passé ces épreuves, le ministre avait indiqué que «près d’un élève de CE1 sur deux» avait des difficultés en calcul mental. Et qu’en français, «23% des élèves en début de CP avaient des difficultés à reconnaître les lettres et les sons qu’elles produisent». Le ministre jugeait cependant que les résultats n’étaient pas «si mauvais» et que ces évaluations devaient «aider les professeurs et les élèves».
Des résultats peu fiables
Face à ce constat, les syndicats enseignants estiment que les évaluations des CP et des CE1 sont «sources de confusion et de difficultés» et qu’elles ont dues être adaptées par les personnels. Ils considèrent que les résultats ne peuvent pas êtres fiables «et ne sont d’aucune aide aux enseignants sur les acquis des élèves. » Des résultats qui, selon les syndicats, ne « font qu’accentuer le malaise ressenti » par les enseignants du premier degré.
Les organisations s’interrogent sur ces évaluations, à savoir si elles évaluent réellement le système ou s’il s’agit «d’imposer des pratiques» pédagogiques et de «réduire la liberté pédagogique pourtant nécessaire à l’efficacité d’enseignements adaptés aux besoins des élèves».
Le Sgen-CFDT (syndicat général de l’Éducation nationale, c’est masculin syndicat)