Les nouvelles « écoles normales du professorat » devraient voir le jour en 2025. Image : Getty

Il ne s’agit que d’un document de travail, mais il présente les grandes lignes du projet du gouvernement pour réformer la formation initiale des enseignants. « C’est un document de travail qui n’est pas définitif, les arbitrages ne sont pas rendus », indique le ministère de l’Education nationale auprès du journal le Monde.

À l’origine, cette réforme, portée par Gabriel Attal lorsqu’il était encore ministre de l’Education nationale, vise à améliorer l’attractivité du métier d’enseignant. En octobre 2023, il évoquait d’ailleurs la possibilité de créer des « écoles normales du XXIᵉ siècle », en étudiant des hypothèses telles que la possibilité de commencer la formation dès la première année après le baccalauréat.

Suppression des Inspé et création d’ENSP

Et ces hypothèses semblent se concrétiser. Suite à la fuite de ce document de travail du ministère de l’Éducation nationale, on apprend que ces fameuses nouvelles « écoles normales supérieures du professorat » (ENSP) devraient voir le jour d’ici septembre 2025. Ces nouvelles institutions viendraient remplacer les actuels Inspé, en place depuis la rentrée 2019. « Le maintien de la formation à l’université doit s’accompagner d’une profonde transformation des Inspé en ENSP en termes de gouvernance, de ressources humaines et de pilotage », indique le document.

Concernant la formation et les concours de recrutement des enseignants, l’objectif est de les rendre « accessibles à bac +3, rénovés, simplifiés, recentrés sur les savoirs et savoir-être pour éviter une année de préparation supplémentaire et élargir ainsi autant que possible les viviers. »

Création d’un « cycle préparatoire » pour les étudiants se destinant au premier degré

Ainsi, dans le 1er degré, un « cycle préparatoire » pour les étudiants se destinant à devenir professeurs des écoles va être mis en place. Dans les faits, ce parcours commencerait après le bac avec une « licence mention préparation au professorat des écoles (LPPE) » alliant l’apprentissage des « savoirs fondamentaux », une dimension « didactique et pédagogique », ainsi que des « stages de terrain ».

En ce qui concerne les concours, ils se découperaient en deux épreuves écrites et deux épreuves orales pour le premier degré et le second degré. L’objectif serait de vérifier la maîtrise des savoirs fondamentaux en français et en mathématiques, ainsi que des connaissances dans les autres disciplines. Les examinateurs évalueraient également « la motivation » et « la capacité à se projeter dans le métier enseignant et à transmettre et incarner les valeurs de la République. »

La validation du diplôme à bac +5 nécessaire pour la titularisation

Après le concours positionné à bac + 3, le ministère de l’Éducation nationale prévoit une formation en master sous le statut de la fonction publique pour les lauréats. Ces derniers seraient rémunérés 1 400 euros net par mois pendant la première année, puis 1 800 euros net la seconde. La validation du diplôme à bac + 5 serait nécessaire pour devenir titulaire.

En ce qui concerne le calendrier de la réforme, le document de travail en présente une première version. La publication du programme du concours niveau licence 2025 (version transitoire avant la montée en puissance complète du cycle préparatoire aux ENSP) est prévue pour Mai 2024. En septembre 2024, des modules complémentaires permettant aux étudiants en L3 de préparer le nouveau concours 2025 devraient être dévoilés. Le premier concours niveau licence (version transitoire) ainsi que le concours niveau Master (maintenu provisoirement pour les étudiants de l’ancien système qui seront en M2) devrait voir le jour en juin 2025. La première rentrée dans les ENSP (M1) ainsi que l’ouverture des L1 PPE et des L2 PPE se tiendront en septembre 2025. Les L3 PPE ouvriront de leur coté en septembre 2026. Cette période transitoire devrait prendre fin en 2027 indique la note.