Les syndicats enseignants appellent à la grève et aux manifestations le vendredi 13 octobre 2023. Ils réclament notamment un meilleur salaire et un meilleur traitement.
L’intersyndicale considère notamment le Pacte enseignant comme « un échec. » Image : Getty

Une intersyndicale composée de la FSU,la Fnec FP-FO, la CGT Éduc’action et Sud éducation appelle à une grève unitaire le 1er février prochain. Elle reproche au ministre de l’Éducation nationale d’appliquer « des réformes qui accentuent le tri social et désorganisent les écoles, collèges et lycées. »

Les syndicats dénoncent notamment les problèmes d’attractivité du métier qui selon eux, « se pérennisent. » Pour rappel, à la rentrée scolaire, plus de 3 000 postes n’avaient pas été pourvu. Gabriel Attal avait alors réuni début septembre les représentants syndicaux afin de créer un « grand plan d’attractivité du métier. »  Les représentants avaient néanmoins claqué la porte de cette réunion car les sujets salariaux n’étaient pas sur la table des négociations. 

Et pour l’intersyndicale, la priorité n’a pas changé. Les syndicats estiment qu’il est nécessaire de revaloriser les salaires qui sont « le premier obstacle à l’attractivité des métiers de l’éducation. » Ils exigent « de véritables augmentations salariales en particulier par une augmentation significative du point d’indice pour tous les personnels dans ce contexte de forte inflation. » 

« L’échec du Pacte »

Dans le communiqué, les syndicats s’attaquent également au Pacte enseignant qu’ils considèrent comme un échec. « De nombreux signes confirment l’échec du Pacte. Les personnels ont bien compris qu’il ne s’agissait pas d’une revalorisation. La mise en œuvre du Pacte a également profondément divisé les équipes, d’autant plus qu’il a donné lieu à des pressions ou interprétations contraires aux textes réglementaires dans le seul but de faire du chiffre et de sauver le Pacte. Par ailleurs, le ministre s’entête à refuser les mesures salariales d’urgence qui permettraient de sortir les AESH et les AED de la précarité » précise le communiqué.

Début octobre 2023, Gabriel Attal annonçait « qu’un enseignant sur quatre avait signé le Pacte enseignant. » Des chiffres qui corroboraient alors avec les premières remontées du terrain. Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, syndicat des personnels de direction, indiquait lors d’un point presse le 13 septembre 2023 que « 54 % des collèges et lycées avaient moins de 10 % de Pactes signés. » Il estimait que le taux moyen de Pactes signés dans les établissements du second degré était autour de 23%.

« Les personnels enseignants et AESH sont à un point de rupture »

Dans son communiqué, l’intersyndicale demande également à l’Éducation nationale de revenir sur les suppressions de postes. Les syndicats estiment que « la dégradation des conditions de travail, la perte du sens du métier, […] la formation continue saccagée, l’inclusion sans moyens, les effectifs nombreux dans les classes, etc… » contribuent à dégrader encore davantage les conditions de travail. Sur la question de l’inclusion, ils considèrent également que « tous les voyants sont au rouge et les personnels enseignants et AESH sont à un point de rupture. »

Le projet de réforme du lycée professionnel est également abordé. Les syndicats estiment que ce dernier est « emblématique du moins d’école, moins d’enseignant·es, plus d’entreprises, plus d’externalisation des missions, et plus de management. » Les syndicats craignent que cette réforme ait « un impact lourd sur les conditions de travail de l’ensemble des personnels exerçant en lycées professionnels et sur les conditions d’apprentissage des élèves. »

En ce qui concerne le « choc des savoirs » souhaité par Gabriel Attal, les syndicats considèrent que ces mesures « dessinent un projet d’école qui revient sur l’objectif de démocratisation et aggrave les inégalités. Elles vont encore dans le sens d’un contrôle accru du travail enseignant (manuel unique, méthodes imposées, évaluations standardisées) contre la liberté pédagogique. »