Des boutons d’alarme reliés aux commissariats seront bientôt installés dans les lycées d’Ile-de-France. Image : Getty.

Article publié le 18 octobre 2023, mis à jour le 24 octobre

Depuis l’assassinat de l’enseignant Dominique Bernard dans son lycée d’Arras le 13 octobre 2023, le gouvernement a mis sur la table la question de la sécurisation des établissements scolaires. Lors d’un déplacement dans un lycée parisien ce 20 octobre, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a annoncé le déploiement, dans les lycées franciliens, de boutons d’alerte reliés aux commissariats.

Permettre aux secours « d’arriver le plus rapidement possible »

« Nous avons décidé de financer dans toutes les loges d’accueil des lycées et dans les bureaux des directeurs des boutons d’alarmes qui vont les relier à tous les commissariats », a indiqué Valérie Pécresse, citée par BFMTV. Ceci afin que les secours puissent « arriver le plus rapidement possible ».

Un dispositif déjà évoqué par la présidente de Régions de France, Carole Delga, il y a une semaine. Elle envisageait dans le Point l’installation d’une « borne d’appel d’urgence dans les établissements, qui soit reliée au commissariat ou à la gendarmerie ». Elle souhaitait également renforcer la coopération entre les forces de l’ordre et les établissements scolaires, avec un « protocole d’intervention adapté à chaque établissement », ainsi que la mise en place d’une formation « de tous les agents des lycées, collèges, écoles en matière de sécurisation ».

Après le drame, des enseignants alertaient sur le manque de sécurité des établissements

Alarmes inopérantes, manque de protection des enseignants face aux menaces…. Après l’assassinat de Dominique Bernard, les enseignants de plusieurs établissements avaient interpellé le gouvernement sur la sécurité défaillante au sein de leurs établissements.

A Bagnolet, des enseignants avaient exercé leur droit de retrait lundi 16 et mardi 17 octobre. Ils dénonçaient « de nombreux dysfonctionnements » dans la sécurité de leur établissement, le lycée Eugène Hénaff : « alarme PPMS inopérante, équipe d’AED en sous effectif chronique, nombreux accès non sécurisés du lycée ». Ils rappelaient que depuis le 3 octobre, le lycée « a connu pas moins de 3 intrusions, dont une altercation violente avec un individu en état d’ébriété ».

Lundi 16 octobre, les personnels du lycée Henri Sellier de Livry-Gargan avaient également exercé leur droit de retrait pour alerter sur les failles de leur établissement : accès « ouverts en permanence » et non sécurisés, « manque de personnels », « pas de CPE ni d’AED, de proviseur.e-adjointe supplémentaire, d’infirmièr.e supplémentaire, de secrétaire supplémentaire », alors que le lycée va accueillir 400 élèves de plus en deux ans.

Quant aux enseignants du collège Jean Moulin d’Aubervilliers, ils déploraient l’inaction du rectorat pour protéger un collègue de l’établissement « destinataire de menaces gravissimes ». Malgré un courrier adressé à l’administration, « aucune mesure satisfaisante n’a été proposée » et la réponse a été « méprisante et mensongère ».

Enfin, les personnels du lycée Jules Haag de Besançon avaient également fait usage de leur droit de retrait ce 17 octobre, pointant du doigt des dysfonctionnements « récurrents depuis plusieurs années ». Frédéric Diaz, délégué syndical, indiquait notamment sur le site de France 3 régions que « des personnes extérieures pénètrent à l’intérieur de l’établissement régulièrement, voire dans des salles de cours, ou des élèves se font même livrer des pizzas », un « manque d’assistants d’éducation qui fait que la surveillance n’est pas assurée à certains moments », ou encore le fait que « l’alarme de l’internat ne fonctionne plus ».

Une enquête sur la sécurisation des établissements lancée par Gabriel Attal

Le ministre de l’Education nationale avait adressé le 17 octobre aux chefs d’établissements un questionnaire pour recenser les dispositifs de sécurité dont ils disposaient. Il avait également rencontré les syndicats enseignants pour faire le point avec eux sur le sujet. Citée par TF1, Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, avait indiqué qu’« constat partagé » avait été établi, sur le fait « qu’il y a une nécessité de mieux sécuriser les écoles et les établissements […], mais qu’on ne peut pas transformer les établissements en prisons ». Mercredi 18 octobre, Gabriel Attal avait ensuite reçu des élus locaux pour discuter de ces problématiques de sécurité.

A Aix-Marseille, le recteur avait déjà indiqué dans une interview à France Bleu Provence que les sacs de tous les élèves seraient désormais contrôlés.