Le Réseau des Inspé a proposé un modèle de formation des enseignants avec une licence dédiée et un concours en fin de L3. Image : Getty

Le Réseau des Inspé donnait ce 28 septembre, sa conférence de presse de rentrée 2023. Une rentrée « particulière » pour le Président du Réseau Alain Frugière, comme toutes celles qui l’ont précédée ces 15 dernières années, où la formation des enseignants n’a cessé d’être réformée. L’occasion de faire un bilan des concours, de la rentrée dans les Inspé, et de dévoiler une proposition de modèle pour la réforme à venir de la formation initiale des enseignants des 1er et 2nd degrés.

Bilan des concours enseignants des 1er et 2nd degrés

Le rendement des concours enseignants s’est amélioré avec la session 2023, s’est félicitée Elsa Lang-Ripert, vice-présidente en charge du pilotage. Dans le 1er degré, le taux de postes pourvus s’élève à 84%, contre 78,2% en 2022. Le déficit de postes se concentre majoritairement dans 4 académies : Versailles, Créteil, Guyane et Mayotte.

Dans le 2nd degré, tous concours confondus, le taux de postes pourvus s’élève à 86,3%, contre 83,3% en 2022. Au CAPES, ce taux atteint 83,4%, contre 75% en 2022. Quelques disciplines concentrent le déficit : les maths, l’allemand, les lettres classiques. Les disciplines de lycée professionnel sont aussi davantage concernées.

La vice-présidente a également souligné que les étudiants issus des Inspé représentaient une part majoritaire (61 %) de ceux qui obtenaient le concours.

La rentrée dans les Inspé

Si le nombre d’inscrits en 1ère année de master MEEF (Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) a chuté cette année, il s’agit d’une baisse générale commune à toutes les universités, a indiqué Nathalie Catellani, vice-présidente en charge de la Recherche. Cette baisse ne reflète pas non plus la situation réelle de la majorité des Inspé : le nombre d’inscrits en M1 est stable dans la plupart des territoires et la baisse se concentre sur quelques Inspé (dont Versailles et Créteil).

Le niveau des étudiants s’inscrivant en master MEEF est souvent déconsidéré, ce qu’il faut relativiser a estimé la vice-présidente. Les étudiants sont en effet de niveaux très hétérogènes, et se distinguent par leur motivation, même si elle n’a pas nié que certains rencontrent des difficultés avec la lourdeur de la formation. Mais beaucoup s’épanouissent, a-t-elle souligné, et plébiscitent notamment les contrats alternants mis en place en 2021, et sur lesquels le Réseau des Inspé émettait au départ quelques réserves.

Propositions pour la formation initiale des enseignants

Depuis 2022, le gouvernement travaille sur une possible évolution de la formation initiale des enseignants. Emmanuel Macron avait d’ailleurs déclaré, en septembre dernier, vouloir « complètement changer le système de recrutement de nos enseignants ». Le Président de la République avait évoqué le retour à un système basé sur celui des Ecoles normales, qui formaient les instituteurs avant d’être remplacées par les IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres) en 1989.

Dans les différentes réflexions menées autour de la question de la formation des enseignants entre 2022 et 2023, le retour au modèle des Ecoles normales semble revenir régulièrement, ainsi que d’autres propositions : le déplacement du concours en fin de licence, l’amélioration de la lisibilité des parcours de formation, ou encore un financement dès l’après-bac.
En tenant compte de l’hypothèse d’un concours en L3, le Réseau des Inspé et France universités ont élaboré une proposition commune pour l’évolution du modèle de la formation des enseignants des 1er et 2nd degrés.

Schéma : Réseau des Inspé

Ce modèle s’appuierait sur une licence préparatoire dédiée aux métiers de l’enseignement, qui déboucherait sur le master MEEF. Le parcours de licence serait basé sur le modèle de celui des AED en préprofessionnalisation où les étudiants sont rémunérés dès l’année de L2, puis disposent d’un vrai salaire à partir du M1.
Actuellement, en l’absence de licence dédiée, les étudiants en master MEEF proviennent majoritairement, pour le 1er degré, de licences psychologie/sociologie, sciences de l’éducation ou encore histoire, et, pour le second degré, de licences disciplinaires.