La Société des Agrégés a adressé une lettre à Pap Ndiaye pour l’alerter sur l’insuffisance de la revalorisation des enseignants. Image : Getty.

Après avoir dénoncé ce 24 avril dans un communiqué l’ « arnaque » de la revalorisation des professeurs, la Société des Agrégés a adressé en ce sens une lettre ouverte au ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye.

Les agrégés « déclassés »

Dans cette lettre, publiée le 25 avril, la Société des Agrégés regrette « de devoir constater que le corps des agrégés est, une fois de plus, particulièrement lésé » dans les mesures de revalorisation prévues. Elle y voit le signe d’un « déclassement des agrégés », citant les précédentes revalorisations lors desquelles ces derniers avaient déjà été « laissés pour compte », comme le plan Jospin en 1990 ou le protocole PPCR en 2017.

La Société déplore par exemple que la revalorisation socle, qui concerne notamment la prime d’attractivité, se traduise « pour les professeurs agrégés par une hausse moindre en pourcentage ». Elle critique également le pacte enseignant, qui « ne constitue en rien une ‘revalorisation’, puisqu’il s’inscrit dans la logique du ‘travailler plus pour gagner plus’ ». De plus, il risque « d’instaurer une prime à la docilité, et de peser sur les avis de la hiérarchie », estime la Société des agrégés.

5,5 % de revalorisation en moyenne

Dans un document de travail dévoilé ce 26 avril, le ministère de l’Education nationale a donné quelques précisions sur les mesures de revalorisation des enseignants à venir. Une partie de cette revalorisation sera inconditionnelle puisqu’il s’agira d’une augmentation de l’ISOE et de l’ISAE, ainsi que de la prime d’attractivité, pour certains échelons. L’autre partie sera liée à des missions supplémentaires effectuées sur la base du volontariat dans le cadre du pacte enseignant.

Toutefois, selon ce document de travail, la revalorisation inconditionnelle, qui variera en fonction des échelons, sera en moyenne de 5,5 % pour l’ensemble des enseignants, au lieu des 10% annoncés par Emmanuel Macron lors de l’entre-deux tours de la présidentielle de 2022.