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Face à l’épidémie de Covid-19, l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort s’est donné une mission : former des chiens à détecter le virus chez les personnes infectées. L‘équipe « Nosaïs-Covid19« , dirigée par le professeur Dominique Grandjean, a concrétisé l’idée dès fin avril en organisant des essais concluants. Le projet « Nosaïs », en place depuis deux ans, avait déjà établi la capacité des chiens à détecter le cancer du colon chez les humains.

Un projet très prometteur

Lors de ces premiers essais, l’équipe de Dominique Grandjean a constaté que les chiens pouvaient détecter le virus en « reniflant des prélèvements de sueur axillaire« , les cellules infectées générant des molécules dont ils peuvent reconnaître l’odeur.

Surtout, les vétérinaires de l’EnvA ont montré que leur sensibilité était similaire, voire supérieure à celle des tests par RT-PCR : de 95 à 100% chez les premiers chiens entraînés, selon le Pr Grandjean, au micro de VivreFM. Les chiens sont formés pendant une durée de trois semaines à deux mois, et chacun d’entre eux est capable de dépister entre 150 et 200 personnes par jour. Cette solution pourrait donc se révéler particulièrement efficace et économique pour réaliser des dépistages de masse, notamment dans les campus universitaires.

Pourtant, l’équipe se heurte à des « blocages administratifs » et peine à obtenir des financements pour mener le projet ; et ce malgré les résultats enthousiasmants des tests et la publication de preuve de concept.

Des partenariats internationaux

A l’étranger, en revanche, le projet connaît un certain succès. Les essais d’avril avaient notamment été réalisés avec l’aide de l’université Saint-Joseph de Beyrouth, au Liban. De nombreux pays comme l’Argentine ou le Chili envisagent des dispositifs similaires. Dans les aéroports de Dubaï et de Helsinki, l’opération est en train d’être testée et affiche des résultats très prometteurs.

Récemment, de nouveaux partenariats se sont formés : le Brésil, l’Australie ou encore la Belgique se sont intéressés à cette nouvelle méthode de dépistage, et ont sollicité l’expertise de l’équipe « Nosaïs ». Plusieurs ministères de la Santé de pays étrangers débloquent des fonds pour financer des programmes et former des chiens à la détection du Covid-19.

Partout dans le monde, des initiatives de recherche comparables à celle de l’EnvA se mettent en place pour développer cette solution : c’est par exemple le cas de l’Université d’Adélaïde en Australie.