L’IVAC, nouvel indicateur des collèges publié par le ministère de l’Education nationale, est critiqué par les syndicats enseignants. Image : Getty

Pour la première fois cette année, l’Education nationale publie un indicateur des collèges, sur le modèle de celui publié pour les lycées (cet indicateur est publié depuis 1993). Nommé IVAC, pour « indicateur de valeur ajoutée des collèges« , il permet « d’apprécier la manière dont les établissements accompagnent leurs élèves vers la réussite » relaie Le Monde, ce qui concrètement signifie que le taux de réussite au brevet des collèges n’est pas le seul critère d’évaluation des établissements. On lit ainsi sur le site du ministère de l’Education nationale dédié à l’IVAC que « La valeur ajoutée mesure la différence entre les résultats obtenus et les résultats qui étaient attendus, compte tenu des caractéristiques scolaires et sociodémographiques des élèves. » Et que « pour juger de l’efficacité d’un collège ou d’un lycée, la réussite de chacun de ses élèves doit ainsi être comparée à celle d’élèves comparables scolarisés dans des établissements comparables. »

Le SNES rappelle par ailleurs que sont pris en compte : des facteurs individuels des élèves (âge et sexe, niveau scolaire à l’entrée au collège ou au lycée, origine sociale) ; des facteurs liés à la structure de l’établissement (pourcentage de filles, part d’élèves en retard scolaire, origine sociale des élèves, et score moyen aux évaluations exhaustives de Sixième) 

« Une dérive bureaucratique »

Or alerte le SNES, ces facteurs sont très flous. Mais ils risquent cependant bien de mettre en concurrrence les établissements entre eux, les collèges « à valeur ajoutée négative » étant pénalisés par ce classement. Et par ricochet de mettre en cause les équipes enseignantes de ces établissements. Pour le SNES en effet, il s’agit « de piloter l’Éducation nationale en s’affranchissant de la question des moyens et en mettant la pression sur les personnels, et  » de renvoyer implicitement la responsabilité d’une valeur ajoutée négative au manque d’implication ou d’efficacité des équipes. » Le site de l’IVAC précise en effet qu’un établissement qui a une valeur ajoutée positive -donc des résultats supérieurs à ce qui était attendu- « a su développer chez des élèves, peut-être moins bien dotés au départ, les connaissances et les capacités qui ont permis leur succès. »

Le SE-Unsa alerte également sur la nocivité de ce nouveau dispositif d’évaluation :

Le SNES dans son communiqué indique que d’après l’IVAC « 95 % des collèges REP+ se situent dans le quart des collèges ayant les moyennes les plus faibles à l’écrit. » Pour le syndicat, le message envoyé aux parents est clair : « on affiche que c’est dans les collèges les plus favorisés que l’on réussit le mieux, avec une mise en avant des collèges privés qui peuvent choisir leurs élèves. »

Des collèges REP à haute valeur ajoutée

Pourtant, certains collèges REP apparaissent bien positionnés par l’outil : c’est le cas de deux collèges REP cités par Le Monde, les collèges Pierre-Sémard et Aretha-Franklin de Drancy, en Seine-Saint-Denis). Sur twitter, dans un autre collège REP, une enseignante du collège Les Jacobins de l’académie de Reims, se réjouit de la mise en place de l’IVAC :