Article publié le 5 juillet 2022, mis à jour le 8 septembre, puis le 19 septembre

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Article publié le 5 juillet

En janvier dernier, la Conférence des associations de professeurs spécialistes adressait une lettre au ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer pour dénoncer « la disparition des épreuves terminales, nationales et anonymes du baccalauréat », ainsi que « les effets délétères du contrôle continu ». Elle craignait notamment une désorganisation de l’année de terminale et une rupture de l’égalité entre les candidats. Aujourd’hui, « cette première session du baccalauréat Blanquer confirme les craintes que la Conférence des associations de professeurs spécialistes avait exprimées », déplore-t-elle dans un communiqué publié dimanche 3 juillet.

Elle juge ainsi absurde le calendrier prévu par la réforme, notamment le passage des épreuves de spécialité en mai. « Les professeurs en charge des spécialité ont tout juste eu le temps de boucler des programmes pléthoriques », affirme la Confédération. Elle déplore aussi une démobilisation des élèves suite à ces épreuves « 82 % du baccalauréat étant déjà joués ». Le Grand oral est également critiqué pour la grande « confusion » dans laquelle il s’est déroulé, aucun horaire n’étant prévu pour sa préparation.

La Conférence estime de plus que « les correcteurs ont été dépossédés de leur évaluation », suite à la modification, dans certaines académies, des notes de l’examen sur les plateformes de correction. « Loin d’avoir remusclé le baccalauréat, la réforme a dévalué le diplôme », indique-t-elle.

Elle réclame donc le passage des épreuves de spécialité en juin, une redéfinition du Grand oral, et réitère sa demande d’« un retour à des épreuves terminales, nationales et anonymes », dont « le bilan calamiteux de la réforme du baccalauréat conforte la légitimité ».

Les résultats du baccalauréat sont disponibles depuis ce matin. D’après le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye, « les premières tendances indiquent une baisse par rapport aux années précédentes, car c’est la première année réelle de la réforme du bac qui n’est pas entravée par la crise sanitaire ».

Mise à jour du 8 septembre

En cette rentrée, les associations de professeurs spécialistes expriment à nouveau leur colère et leur inquiétude. Dans un communiqué publié mercredi 7 septembre, elles reviennent sur « les effets délétères du contrôle continu » et « les tensions que celui-ci génère dans les lycées ». Les enseignants doivent en effet faire face aux revendications des élèves et des parents et à la contestation des notes. Elles dénoncent à nouveau l’ « absurdité pédagogique du calendrier de l’année de Terminale« , avec le passage en mars des épreuves de spécialité. Enfin, elles soulignent à nouveau l’impréparation totale de l’épreuve du Grand Oral du bac, et appellent à ce qu’elle soit « prise au sérieux et non pas vantée dans les médias comme un exercice où les performances d’acteur suffiraient. »

Mise à jour du 19 septembre

Les associations de professeurs spécialistes réitèrent leur demande de report des épreuves du bac dans un communiqué publié dimanche 18 septembre, et dénoncent l’ « obstination incompréhensible » du ministère de l’Education nationale à maintenir les épreuves de spécialité en mars. « En maintenant envers et contre tous ce calendrier absurde, le ministère empêchera les professeurs d’enseigner des programmes exigeants de manière sereine et approfondie » déplorent-elles. Enfin, elles dénoncent à nouveau le caractère insensé de l’épreuve du Grand oral « que des élèves démobilisés, sont supposés préparer, qui plus est, sans qu’aucune heure ne soit dédiée à sa préparation. »