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Le 13 juin dernier, plusieurs syndicats dont le Snes-FSU et le SNALC étaient prévenus par les correcteurs des épreuves de spécialité du bac d’une anomalie : de nombreuses notes que ces correcteurs avaient attribuées auraient été augmentées, parfois de plusieurs points, sur la plateforme Santorin.

Ce phénomène concerne en particulier les épreuves d’HGGSP (Histoire-géographie, Géopolitique et Sciences politiques) et HLP (Humanités, Littérature et Philosophie), mais le Snes-FSU dit avoir reçu des signalements similaires dans d’autres spécialités.

Une décision arbitraire ?

Depuis de nombreuses années, des débats ont lieu sur la tendance à l’indulgence lors des sessions d’harmonisation des notes du bac, une tendance que les enseignants dénoncent. Pourtant, ici, le problème est tout autre : il n’y a eu « aucune consultation, aucune commission d’harmonisation ni aucune information. » Selon le SNALC, les enseignants chargés des corrections du bac « ont simplement découvert la chose en vérifiant leurs notes. »

Le syndicat de l’inspection pédagogique explique que les inspecteurs ont reçu pour consigne de « réduire les écarts éventuels de moyenne, pour une même discipline, entre les copies du jour 1 et celles du jour 2, ce qui a pu conduire à remonter, d’un seul clic, la note de milliers de copies à la fois. » Le syndicat considère « délicat de considérer comme réglementairement fondées des pratiques d’harmonisation en masse portant sur des épreuves terminales ».

De son côté, le ministère de l’Education nationale a assuré que ces hausses de note étaient dues au processus normal d’harmonisation. Selon la DGESCO, l’étonnement des correcteurs s’explique par le fait qu’ils peuvent maintenant « voir comment les corrections ont été harmonisées », le système de correction ayant été dématérialisé l’an dernier.

Edouard Geffray, Directeur général de l’enseignement scolaire, résume : « Le travail d’harmonisation est resté le même, c’est son affichage qui a changé. »

L’inquiétude des enseignants

Cette explication n’a pas convaincu les associations d’enseignants, pour qui cette situation est inédite. C’est notamment le cas de l’APHG qui rappelle « son attachement à la souveraineté des jurys et à la liberté pédagogique des évaluateurs » ou de l’association Les Clionautes, qui compte de nombreux professeurs d’histoire-géographie parmi ses membres :

« A aucun moment nous n’aurions pu imaginer que la prérogative de la notation par un jury souverain, puisse être remise en cause, encore une fois de façon totalement opaque et arbitraire. »

Même son de cloche chez les syndicats, dont le Snes-FSU qui estime que cette manoeuvre a pour but « d’afficher politiquement l’objectif d’une session 2022 du baccalauréat réussie. » Des communiqués ont été partagés sur les réseaux sociaux :