Mots anglais
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La certification obligatoire en anglais a été mise en place pour 2021-2022 pour tous les étudiants de licence 3 et de licence pro. Mais un décret du Conseil d’Etat, publié le 7 juin, vient tout changer… Pouvez-vous nous résumer la situation ?

En février 2018, Édouard Philippe alors Premier ministre, disait vouloir « accélérer la transformation » de l’apprentissage de l’anglais dans le secondaire et le supérieur, et annonçait que l’État allait financer à chaque étudiant d’université un test « de type Cambridge », afin notamment qu’ils soient plus compétitifs sur le marché mondialisé des études supérieures et du travail. Le passage d’une certification de langue à l’université était déjà possible, ce service était généralement proposé par les centres de langue, mais le coût du test était à la charge de l’étudiant.

Deux ans plus tard, le 3 avril 2020, le Ministère de l’enseignement supérieur publiait un décret rendant obligatoire le passage d’une certification d’anglais pour obtenir les diplômes de licence, licence pro, DUT et BTS et lançait un appel d’offre, remporté par un certificateur grec, LanguageCert. Les universités ont beaucoup critiqué ce choix qui imposait l’anglais vs le multilinguisme et qui s’était porté vers un certificateur inconnu plutôt que vers Cambridge par exemple, ou, puisque la notoriété du test n’était apparemment plus un critère, vers le CLES, la certification conçue par les universités elles-mêmes.

En Septembre 2020 , 15 associations d’enseignants et d’étudiants d’universités déposèrent un recours au Conseil d’État, conduisant pour le Ministère à la décision en mai 2021 d’annuler le marché avec LanguageCert et de déléguer le choix de la certification aux universités, tout en maintenant son caractère obligatoire. Une trentaine d’université avaient donc sélectionné leur certification, après appel d’offre ou non. Nous avions donc commencé à travailler avec une douzaine d’entre elles pour plusieurs dizaines de milliers d’étudiants (quelques témoignages).

Mais le 3 juin 2022, la décision du Conseil d’État est venue stopper tout cela, annulant le décret et l’arrêté du 3 avril 2020 en s’appuyant sur le fait que lier le passage d’une certification conçue par un organisme non accrédité à l’obtention d’un diplôme national contrevenait au code de l’Éducation.

Le 8 juin 2022, le Ministère déclare dans une interview au média News Tank qu’il « prend acte de la décision du Conseil de l’État » mais que « compte tenu de l’importance des langues, le MESR continuera à soutenir le financement de la certification à langue anglaise ». Il doit donc rester possible pour les étudiants qui le souhaitent de passer une certification de niveau gratuitement.

L’obtention d’une certification d’anglais de niveau B2 minimum reste un requis pour obtenir certains diplômes en France, comme le diplôme d’ingénieur. De nombreuses écoles de commerce intègrent également le passage d’une certification d’anglais à leur programme. Le projet du gouvernement permet donc de rétablir une égalité entre les étudiants d’universités et ceux des grandes écoles.

Certaines universités restent tout de même favorables au passage de cette certification, qui se fera désormais sur la base du volontariat. Que propose Cambridge pour aider à préparer cette certification ?

Effectivement, bien que la certification ne soit plus obligatoire, le passage d’une certification de langue reste proposé dans la majorité des universités, généralement via le centre de langue. Nos échanges avec les universités avec lesquelles nous travaillons nous permettent de dire que si certaines universités regrettaient les modalités de mise en place du projet (délais courts, certificateur d’abord imposé, anglais obligatoire), elles partagent le constat qu’une certification de langue aide les étudiants à améliorer leur CV et à accéder par exemple à des programmes d’échange à l’étranger. Ces universités souhaitent donc continuer à proposer Linguaskill à leurs étudiants.

Contrairement à un examen, un test d’anglais comme Linguaskill ne se prépare pas. Il permet d’avoir une photographie du niveau de l’étudiant à un moment m. Cependant, il est utile et important pour les étudiants de se familiariser avec le format et le type d’exercices du test avant son passage, et pour cela nous proposons des ressources en accès libre : tests d’entraînement, conseils pratiques écrits ou en vidéo, newsletters de préparation, etc. (nos ressources). 

Quelques éditeurs, dont Cambridge, ont aussi publié des manuels de préparation : Official Quick Guide to Linguaskill, et pour les enseignants qui préparent les élèves en amont : Empower (pour Linguaskill General), et Business Benchmark (pour Linguaskill Business). On trouve par ailleurs des manuels chez Nathan, Ellipses, Studyrama, PrepMyFuture, etc.

Et comment passer la certification Linguaskill à l’université ?

Ce sont les universités qui décident de la date et des modalités. Si l’université ne propose pas ou plus la certification, on peut toujours la passer auprès d’un agent Linguaskill, et même à distance avec une surveillance à distance (en savoir plus : Linguaskill Anywhere).

Et pour ceux qui souhaitent poursuivre et se perfectionner en anglais après la licence, quelles sont les ressources et offres de Cambridge ?

Plutôt que Linguaskill, on peut aussi décider de préparer un diplôme Cambridge comme le C1 Advanced, extrêmement reconnu à l’international et que l’on conserve toute sa vie comme le bac. On peut le préparer seul avec les manuels Cambridge ou avec une école de langue (en savoir plus : Préparer le C1 Advanced). Nous venons même de lancer Test & Train, un support d’entraînement en ligne interactif. Et nous conseillons toujours le best-seller English Grammar in Use pour bien comprendre la grammaire anglaise.

Pour revenir sur Linguaskill, puisque la certification est inscrite au Répertoire Spécifique de France Compétences, on peut aussi la préparer dans le cadre du Compte personnel de formation (CPF).