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Très critiqué sur la faible place donnée aux mathématiques dans sa réforme du baccalauréat, le ministre de l’Education nationale annonçait il y a quelques semaines le retour des mathématiques dans le tronc commun de la classe de 1ère.  Cette volte-face n’avait pas convaincu les enseignants, qui déploraient que le renforcement des maths dans le tronc commun ne soit pas accompagné de créations de postes. Dans un communiqué publié le 29 avril, un collectif de sociétés savantes et associations d’enseignants scientifiques « condamne » également cette annonce, « faite en urgence et en pleine période électorale alors que les établissements ont déjà planifié leur rentrée ».

Pour le collectif, les mesures annoncées risquent « d’aggraver encore une situation déjà problématique au lycée ».

Une mesure qui ne résout rien

En effet, l’ajout d’1h30 de mathématiques dans le tronc commun des élèves de 1ère, comme proposé par Jean-Michel Blanquer, représente « une illusion pour résoudre les problèmes » causés par la réforme. Le collectif reprochait notamment à cette dernière d’avoir provoqué une « baisse d’effectif du vivier scientifique » en terminale et une « aggravation des inégalités filles/garçons dans les classes de mathématiques ».

Or, dénonce-t-il, ces mesures ne provoqueront « aucun changement sur la baisse des effectifs des élèves de formation scientifique, de leur polyvalence, du volume de leur formation puisque ces mesures ne s’adressent pas aux élèves de formation scientifique ». Il n’y aura non plus « aucun changement sur la part des filles dans les classes de mathématiques ».

« Une baisse accrue des filles en spécialité maths »

Le collectif craint même que la mesure entraîne « une baisse du nombre des élèves choisissant la spécialité mathématiques en première ». Cela provoquerait « une baisse accrue de la part des filles en spécialité mathématiques, ainsi que des élèves des milieux moins bien informés, qui pourraient être plus sensibles à l’alternative proposée à la spécialité mathématiques par l’offre du tronc commun », déplore-t-il.

Le collectif estime donc « indispensable de différer toute mesure prise en urgence pour la rentrée 2022 et de réfléchir à une remise à plat de la structure du lycée général pour identifier des solutions constructives ».