Article publié le 22 mars, mis à jour le 23 mars

Les mathématiques pourraient être renforcées dans le tronc commun de 1ère  dès la rentrée 2022. Un rapport remis au ministre de l’Education nationale ce 21 mars préconise en effet d’ajouter 1h30 à 2h de maths à l’ « enseignement scientifique » déjà présent dans le tronc commun de 1ère. Cet « enseignement scientifique » regroupe actuellement SVT, physique-chimie et maths.

Freiner l’abandon des maths par les filles

Ces heures supplémentaires de mathématiques seraient pour l’instant réservées aux élèves de première n’ayant pas choisi la spé maths. Elles seraient ensuite étendues à tous les élèves de 1ère en 2023. L’objectif serait de pallier l’abandon important des mathématiques par les élèves : ils sont un tiers à laisser tomber cette matière en première générale, en majorité des filles.

Le ministère de l’Education nationale a indiqué « se mettre en situation de pouvoir donner une suite favorable à ce rapport dès la rentrée prochaine si ce choix est confirmé, à l’occasion de la prochaine mandature ».

L’augmentation des heures de maths dans le tronc commun devrait être possible grâce aux heures supplémentaires, selon le gouvernement.

« 1h30 de maths en tronc commun, ça ne résout rien ! »

Depuis quelques mois, Jean-Michel Blanquer était régulièrement interpellé sur la chute du nombre d’élèves pratiquant les mathématiques en première et terminale depuis la réforme (particulièrement des filles). Le ministre avait alors lancé un comité d’experts chargé d’élaborer des propositions pour redonner leur place aux mathématiques dans les enseignements au lycée.

Mais ces propositions ne semblent pas avoir convaincu les enseignants, qui déplorent notamment qu’elles ne soient pas accompagnées d’une augmentation des postes.

« Cette décision va peser sur les enseignants »

Dans un communiqué publié lundi, le syndicat Sgen-CFDT « accueille avec beaucoup de réserves » ces préconisations. S’il juge « impératif de réformer la réforme » du lycée, il estime qu’il faut le faire « en prenant le temps de la coconstruction qui avait manqué en 2018 ». Opérer des modifications dès la rentrée 2022 serait, selon le syndicat, « continuer à bâcler une réforme qui a souffert d’avoir été initialement bâclée ».

En effet, précise-t-il, concevoir un programme d’ici la rentrée « relève d’une gageure vu le délai imparti ». De plus, « cette décision va peser sur les enseignant·es de mathématiques qui vont donc devoir s’approprier un nouveau programme pendant les vacances ». Le Sgen rappelle donc « la nécessité de placer la réflexion dans le cadre global de la formation des lycéen·nes : dans le continuum bac-3/bac+3 mais aussi en tenant compte des autres enseignements mis en place au lycée ». 

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