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En mémoire de Samuel Paty, enseignant d’histoire-géographie assassiné le 16 octobre dernier, un hommage sera rendu dans les établissements scolaires à la rentrée du 2 novembre prochain, a annoncé il y a quelques jours Jean-Michel Blanquer. Cependant, les modalités concrètes de cet hommage ne semblent pas encore bien définies.

« Au moins de la grande section à la maternelle »

Par exemple, tous les élèves seront-ils concernés par cet hommage, même ceux de maternelle ? Selon BFMTV, la question ne serait pas encore clairement tranchée. Si certains, dans l’entourage du ministre, affirment que « toutes les classes d’âge », « au moins de la grande section à la Terminale » seront incluses, d’autres indiquent que « c’est trop tôt pour le dire, toutes les pistes sont sur la table ».

Toujours sur BFMTV, le psychologue et psychanalyste Gérard Pavy déconseille d’ailleurs de faire participer les élèves trop jeunes : « à partir de 6 ans, un enfant peut comprendre la mort et accéder au deuil, mais pas avant ». Quant à la psychologue clinicienne et psychothérapeute Imane Adimi, elle estime « qu’à partir du moment où le langage est maîtrisé, quand l’enfant peut parler et que les échanges sont possibles, alors c’est envisageable ».

Un temps d’échange pour les enseignants

Le ministre de l’Education nationale recevait justement les syndicats, hier, pour discuter avec eux du déroulement de cette journée d’hommage. Ils se sont tous accordés sur la nécessité, pour les enseignants, de disposer d’un temps d’échanges entre collègues avant d’accueillir les élèves. Ceci afin de « partager l’émotion » et de « poser des questions sur la façon dont l’institution a accompagné les collègues, sur l’enseignement de la laïcité », explique ainsi Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU, au Figaro ce 22 octobre.

« On a évoqué l’idée que les collectivités territoriales puissent prendre le relais, par exemple jusqu’à 10 heures. C’est une piste », précise ce matin Guislaine David, du SNUipp-FSU, au Monde.

Les avis divergent toutefois sur la séquence pédagogique à mener ensuite en classe. Le ministère proposait de travailler avec les élèves sur un texte ou une vidéo fournie par l’institution, mais cette méthode ne semblait pas vraiment convenir aux syndicats.

Enfn, dans un troisième temps, a été évoquée la tenue d’un hommage collectif, avec une minute de silence et une lecture de texte. Dans Le Monde, Guislaine David s’interroge : « est-ce réellement adapté à la maternelle, et même aux CP, CE1 et CE2 ? », demande-t-elle, soulignant que « dans les plus petites classes, l’hommage peut passer par un dessin, par une poésie ».