Capture d’écran France 2

Un retour à l’école dans moins d’un mois ? C’est ce que le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé hier, lors de son allocution télévisée. A partir du 11 mai, « nous rouvrirons progressivement les crèches, écoles, collèges, et lycées […] car la situation actuelle creuse des inégalités », a-t-il souligné. Devant l’inquiétude des enseignants, Jean-Michel Blanquer a détaillé les premières pistes envisagées pour sécuriser la réouverture des établissements.

La rentrée « pas obligatoire » le 11 mai

Interviewé ce matin sur France 2, le ministre de l’Education nationale a répété plusieurs fois qu’une rentrée de tous les élèves le 11 mai n’était pas envisageable. La reprise « ne sera pas obligatoire le 11 mai. C’est un retour progressif donc il va y avoir beaucoup d’aménagements », a indiqué Jean-Michel Blanquer. « Que tout le monde ne rentre pas au même moment est déjà certain. »

Le processus n’est pas encore défini, mais « la façon de faire va s’élaborer au cours des prochaines semaines, a-t-il expliqué. On sait qu’il y a une première étape où il faut nettoyer les locaux. […] Ensuite, il y a tout le travail pédagogique, parce que quand les enfants vont revenir, il faut que les professeurs aient pu préparer ce qui se passe pour chacun d’entre eux, ce sera très personnalisé. On peut imaginer des petits groupes, dans de telles circonstances ».

« On va pouvoir différencier »

Interrogé sur la surcharge de travail qu’un enseignement par groupes impliquerait pour les professeurs, le ministre a évoqué d’autres aménagements. « Ce qui est certain, c’est qu’il ne peut pas y avoir de grands groupes. Il est hors de questions d’avoir des classes bondées dans la situation actuelle, a-t-il assuré. Comment arriver à ce résultat ? il est possible qu’on ait une charge horaire moins importante pour les élèves. On peut très bien imaginer des petits groupes à certains moments dans la journée, puis que la suite se passe à distance, notamment pour les élèves les plus grands, au lycée et éventuellement au collège. »

Un suivi différencié des élèves pourrait également être mis en place, particulièrement pour les élèves en difficulté. « C’est eux que nous avons à l’esprit quand nous prenons les mesures que nous sommes en train de prendre, a expliqué Jean-Michel Blanquer. Il y a une priorité pour nous à avoir tous les élèves en difficulté mieux pris en charge qu’ils ne peuvent l’être à distance ». Pour cela, « toutes les familles ont vocation à avoir un contact avec l’école ou l’établissement en amont du 11 mai. C’est là que nous pourrons envisager la façon dont ça se passe pour chacun, parce qu’on va pouvoir différencier.

On va élaborer toute une méthodologie en contact avec la famille, ensuite de retour progressif à une scolarisation, qui passe par de très grands aménagements ».

Le bac et le brevet toujours en contrôle continu

Enfin, le ministre a évoqué la possibilité que les programmes scolaires soient allégés en cas de besoin. « Mais là, j’ai confiance dans le professionnalisme des professeurs », a-t-il assuré.

En revanche, l’organisation du bac et du brevet se fera toujours en contrôle continu. « Ça ne change pas. On avait envisagé le contrôle continu pour que ce soit compatible avec toutes les formules qui pourraient être retenues. »

Le ministre a également tenu à réaffirmer sa confiance envers les enseignants. « Les professeurs ont montré leur professionnalisme et leur engagement dans les circonstances que nous venons de vivre. Encore une fois ce sont des professionnels de la transmission du savoir et des valeurs, a-t-il rappelé. Ce sont des professionnels de l’Education, et dans cette période de confinement je crois que tout le monde a réalisé à quel point ce professionnalisme n’était pas quelque chose de facile. Les parents voient bien qu’on ne peut pas s’improviser comme cela professeur ».