Capture d’écran France 2

Rentrée échelonnée, petits groupes d’élèves, désinfection des classes… Hier matin, le ministre de l’Education nationale a présenté les grandes pistes envisagées pour assurer de bonnes conditions de retour à l’école à partir du 11 mai prochain. Au JT de 20h de France 2, ce même jour, il a apporté quelques précisions à propos du déroulement de cette rentrée scolaire.

« Crèches, écoles, puis collèges et lycées »

Le ministre a rappelé que tous les élèves ne reprendraient pas les cours en même temps. Plusieurs possibilités : « les élèves ne rentreront peut-être pas en même temps selon leur niveau, leur âge, a indiqué Jean-Michel Blanquer. Le Président a bien dit ‘Crèches, écoles’, puis ‘collèges et lycées’.

On peut aussi avoir des considérations particulières pour certaines catégories d’élèves. Je pense particulièrement aux lycéens professionnels, qui sont les plus décrocheurs aujourd’hui dans le contexte confinement que nous vivons, et pour lesquels on a un problème de nature sociale, car ces décrocheurs auront des problèmes par la suite pour avoir décroché, a-t-il poursuivi. On peut aussi avoir des considérations de nature territoriale, il y a des régions de France beaucoup moins touchées que d’autres et donc on peut regarder aussi ce qu’il en est ».

Le ministre a souligné qu’il faudrait définir « un cadre national sur les modalités, avec évidemment des adaptations locales en fonction de critères qui peuvent être sanitaires. Le plus important, c’est qu’on ait une vision personnalisée pour chaque élève », selon lui.

« Je suis ouvert à des formules souples »

Jean-Michel Blanquer n’exclut pas, « à ce stade », que les enfants aient à porter des masques. « Mes grands objectifs sont d’abord la protection des personnels et la protection des élèves, cela va de soi ».

Les parents d’élèves auront-ils la possibilité de ne pas mettre leurs enfants à l’école ? « Ça se discute » pour le ministre, « nous verrons cela aussi dans les prochaines semaines, notamment avec les organisations de parents d’élèves ». Jean-Michel Blanquer s’est dit « ouvert à des formules souples. Mais n’oublions pas que le grand objectif est d’abord profondément social, c’est-à-dire que nous devons ramener à l’école des enfants qui en sont particulièrement éloignés ».

Des règles pour les personnes à risque

Concernant la difficulté de faire respecter les gestes barrières aux plus jeunes, le ministre a estimé que « le problème se pose différemment selon les âges. S’agissant des élèves les plus grands, même à l’école primaire, je pense qu’on peut, dès lors qu’on a des petits groupes, avoir une forme de civisme qui permettra de respecter les gestes barrières. C’est aussi l’occasion d’une éducation civique. »

Enfin, interrogé sur le droit de retrait pour les personnels à risque, Jean-Michel Blanquer a assuré qu’ « il y aura évidemment une considération des personnes à risque. Je suis le premier garant de l’attention portée à la santé des personnels. Il n’y a pas besoin d’exercer de droit de retrait, on va créer des règles permettant, pour les personnes à risque, éventuellement, de ne pas avoir à venir dans cette période ».

Ces précisions suffiront-elles à répondre aux inquiétudes des enseignants et des parents d’élèves ? Ce n’est pas sûr, l’annonce du gouvernement ayant vivement fait réagir les syndicats et professeurs. Ils jugeaient notamment cette décision inquiétante et contradictoire.