clic2019Quel est le concept du CLIC, le Congrès des pédagogies innovantes ?

Romain Bourdel : Le CLIC est un congrès fait par des profs pour des profs, le but étant d’offrir un espace de partage et d’échanges aux collègues. C’est la 4e édition, et si les premiers Congrès étaient vraiment axés sur la classe inversée, l’année dernière nous avons élargi le thème aux pédagogies actives. Car souvent les classes inversées sont une porte d’entrée pour aller explorer d’autres méthodes d’enseignement. Cela peut être du Freinet, de la classe coopérative…

Pouvez-vous présenter cette nouvelle édition ?

Fanny Grauer : Cette édition se déroulera du 28 au 30 juin à Paris et proposera plusieurs formats d’intervention : des ateliers techniques, des présentations d’outils, des conférences, des tables rondes, des ateliers scientifiques ou des retours d’expérience.

Romain Bourdel : Et le programme est très ouvert, la classe inversée ne revient pas forcément de manière majoritaire. On parle par exemple de classe mutuelle, de classe flexible, beaucoup de travail aussi sur la notion d’espace classe, les badges de compétence, l’utilisation des réseaux sociaux avec les élèves, les escape games… L’intérêt pour les participants étant vraiment pour chacun de partager ses succès, mais aussi ses échecs ! Nous ne sommes vraiment pas dans une vue d’institution sur les pédagogies, même si des institutionnels seront présents.

Quelques nouveautés pour cette édition 2019 ?

RB : Une petite particularité par rapport à l’an dernier est que nous avons des propositions d’interventions pour le supérieur. Par exemple, nous avons une intervention sur un retour d’expérience de classe inversée dans l’enseignement supérieur.

Aussi, l’offre d’ateliers étant assez conséquente, nous allons élaborer des propositions de parcours pour chaque profil. Tous les visiteurs ne sont pas au même niveau dans la mise en œuvre de la classe inversée, donc le but est que chacun puisse assister aux interventions les plus adaptées.

Vous animez vous-même un retour d’expérience pendant le Congrès. Pouvez-vous m’en dire plus sur cette intervention ?

FG : Il s’agit d’un retour d’expérience sur notre projet pédagogique, qui part d’une classe inversée en s’inspirant aussi d’autres courants, avec une modification de l’espace dans la salle de classe. Il y a donc un couplage entre un changement de posture pédagogique et un changement d’organisation de la classe.

Les tables sont organisées en îlots, il n’y a plus d’estrade de prof, et nous avons fixé des tableaux au mur, chaque groupe ayant accès à un tableau. Du coup, les élèves travaillent en écrivant soit sur les tables (nous avons un revêtement en verre), soit sur les tableaux au mur. Et nous, nous circulons dans la salle, la classe n’est plus organisée autour du cours magistral. Nous nous asseyons à côté des élèves, nous apportons de l’aide et corrigeons les activités au fur et à mesure qu’ils travaillent.

RB : L’idée du retour d’expérience, c’est aussi d’expliquer ce que l’on peut faire en classe sans mettre un énorme budget. Les modifications que nous avons pu faire ont dû coûter 15 euros au total !

FG : Nous avons fait notre propre « mix » des idées que nous avons piochées un peu partout, même chez les professeurs des écoles. Nous avons par exemple mis en place un système de tétraèdre : il s’agit d’un volume pyramidal avec des extrémités de couleurs, et les élèves nous appellent grâce à la couleur qui correspond à leur demande. C’est un outil qui contribue à diminuer le bruit, forcément présent lorsqu’on travaille de cette manière !