Depuis près d’un an, le lycée Denis-Papin à La Courneuve fonctionne sans infirmière scolaire : une situation préoccupante pour les élèves, les enseignants et le personnel éducatif de l’établissement. Face à cette situation, une trentaine de personnels de l’établissement se sont mobilisés et ont fait grève ce mardi 8 octobre 2024. Ils réclament la nomination urgente d’une infirmière pour assurer la sécurité et le bien-être des élèves.
Sur les pancartes brandies par les grévistes, on pouvait lire des slogans tels que « lycée en galère » ou encore « une infirmière dès demain » traduisant la détresse face à l’absence d’infirmière et de psychologue au sein de l’établissement. Le Syndicat national unitaire de l’enseignement professionnel (SNUEP-FSU) et la Fédération syndicale unitaire (FSU) soutiennent le mouvement.
« On met les élèves en danger »
D’après le SNUEP-FSU, « plus de la moitié du personnel » du lycée était en grève, témoignant de la gravité de la situation. Le syndicat dénonce une situation urgente dans laquelle « On ne fait plus de prévention à l’hygiène à la santé, à la sexualité. On met les élèves en danger ».
Face au mouvement, le rectorat de l’académie de Créteil, interrogé sur cette question, affirme que « 75 % des postes d’infirmiers sont couverts dans les établissements de Seine-Saint-Denis ». Il assure cependant « multiplier les initiatives » pour recruter du personnel soignant, tout en soulignant que la crise « dépasse le cadre de l’Éducation nationale » précise Actu Paris.
Les syndicats appellent les autorités à prendre leurs responsabilités, rappelant que « la sécurité des élèves est en jeu ». Le personnel du lycée Denis-Papin prévoit de reconduire le mouvement le 4 novembre 2024 prochain, dans l’espoir de faire réagir les autorités.
15 000 postes d’infirmières scolaires manquant en France
Après de nombreuses revendications salariales, l’ancienne ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, annonçait en février dernier une revalorisation des salaires des infirmières scolaires. Cette augmentation incluait 1 250 euros de compléments indiciaires, visant à « mettre en œuvre le protocole de prise en charge du harcèlement scolaire ».
Les syndicats réclamaient également la reconnaissance de leur profession en tant que « spécialité infirmière autonome et responsable ».
Aujourd’hui, ces mêmes syndicats appellent à un recrutement massif d’infirmiers scolaires, déplorant leur sous-effectif : 7 700 pour 12 millions d’élèves. « Il manque plus de 15 000 infirmières pour répondre aux besoins, malgré nos cris d’alarme depuis 2017 », déclare le SNICS-FSU (syndicat national des infirmier(e)s conseiller(e)s de santé) sur X.
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