Les enseignants de SES envisagent une grève le jour du Grand oral si le ministère n’allège pas les programmes de terminale. Image : Getty

Après plusieurs mois à alerter sur « l’infaisabilité du programme » de terminale en SES, les enseignants ont le sentiment « d’atteindre [leurs] limites ». Dans une tribune publiée le 5 mars, ils appellent les syndicats à déposer un préavis de grève au moment du Grand oral du bac si aucune mesure d’allègement n’est prise par le ministère de l’Education nationale.

« Nous sommes dans une situation intenable »

Dans cette tribune, adressée aux élèves de terminale, l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (APSES) rappelle son attachement à la discipline, « qui, depuis plus de cinquante ans, forme des élèves à la compréhension de la société et à l’esprit critique, pour leur permettre de devenir des citoyens et des citoyennes éclairés ». Elle dénonce toutefois le « quasi-doublement du programme » imposé par le ministère en septembre 2023. Avec le report des épreuves de spécialité au mois de juin, le nombre de chapitres à étudier pour le baccalauréat est en effet passé de 7 à 12.  « Depuis lors, nous sommes dans une situation intenable, qui vous impose des cadences infernales, et rend impossible l’appropriation réelle des savoirs et des compétences », déplore l’association.

Elle affirme également que « beaucoup de collègues ne pourront pas terminer convenablement ces douze chapitres, devront distribuer des polycopiés et renvoyer certains chapitres à la maison ». D’après les résultats d’une enquête publiée en novembre 2023, l’APSES estimait que seuls 70% des objectifs d’apprentissage pourront être traités avant la mi-juin.

Préavis de grève pendant le Grand oral

Depuis l’annonce du report des épreuves de spécialité par l’ancien ministre de l’Education nationale Gabriel Attal, « nous n’avons cessé d’alerter notre ministère sur l’infaisabilité du programme », soulignent les enseignants de l’association. Mais ils estiment n’avoir « jamais été entendus ». Ils appellent donc, si aucune mesure d’allègement n’est prise, « l’ensemble des organisations syndicales à [les] soutenir par le dépôt d’un préavis de grève au moment du grand oral ».

Interpellée le 6 février dernier à l’Assemblée nationale à ce sujet, l’ancienne ministre de l’Education nationale Amélie Oudéa-Castéra avait reconnu qu’il était « difficile d’absorber l’intégralité du programme » de SES, et avait indiqué qu’ « une réflexion sera engagée sur les contours de ce programme ».