Une « réflexion » va être menée sur les « contours » du programme de SES, dont les enseignants dénoncent la lourdeur. Image : Getty

En octobre 2023, l’ancien ministre de l’Education nationale Gabriel Attal annonçait le report des épreuves de spécialité du bac 2024 au mois de juin. Une mesure réclamée depuis des années par les enseignants, mais qui, dans le cas des sciences économiques et sociales, s’est accompagnée d’une forte augmentation des chapitres à traiter.

Interrogée mardi 6 février 2024 devant la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée, la ministre Amélie Oudéa-Castéra a affirmé qu’ « une réflexion sera engagée sur les contours de ce programme » de SES.

« Bien des enseignants ne pourront pas finir le programme » 

Devant la commission, le député Les Républicains Alexandre Portier a interpellé la ministre de l’Education nationale sur la lourdeur des programmes de SES

« Nous avons les programmes les plus chargés qui soient, a-t-il affirmé. En sciences économiques et sociales, c’est plus de 12 chapitres que les professeurs doivent traiter dans l’année. […] La liste des items et des sujets à étudier dans l’année est absolument délirante aujourd’hui », a estimé le député, pour qui, « en pratique, bien des enseignants ne pourront pas finir le programme ».

Il a rappelé que l’APSES avait déjà alerté le ministère de l’Education nationale sur ce sujet. « Nous vous demandons donc, Madame le ministre, d’engager une évaluation de ces programmes. Interrogez par exemple vos inspecteurs généraux qui vous expliqueront à quel point il est nécessaire aujourd’hui de procéder à un allègement, dès maintenant, sans attendre, et surtout écouter ceux qui font l’école, à commencer par les enseignants », a-t-il poursuivi.

Un programme « ambitieux »

« L’épreuve de SES évaluera l’intégralité des connaissances et des compétences qui doivent être maîtrisées par nos élèves », a répondu Amélie Oudéa-Castéra. « C’est donc un programme qui est ambitieux, qui est engageant, qui est impliquant, a-t-elle estimé, reconnaissant que « c’est difficile d’absorber l’intégralité du programme », et annonçant qu’ « une réflexion sera engagée sur les contours de ce programme pour cette discipline ».

En octobre 2023, l’APSES avait, dans un communiqué, déploré le « quasi doublement du programme » d’examen de SES pour le bac 2024, suite au report des épreuves de spécialité en juin. D’après une enquête publiée en octobre 2023, l’association estimait que « seuls 70% des objectifs d’apprentissage pourront être traités avant la mi-juin ».